À 45 ans, il arrive aux urgences pour une infection urinaire : il décède après 34 heures à attendre d’être soigné
Dans les couloirs d’un hôpital britannique, un enchaînement de retards et de décisions insuffisantes a conduit à une issue dramatique. Un homme de 45 ans, atteint d’une maladie neurologique rare, est décédé après une longue attente aux urgences. Une enquête officielle met aujourd’hui en lumière de graves dysfonctionnements.
Arrivé aux urgences de l’hôpital de Bassetlaw, dans le Nottinghamshire, l’homme de 45 ans consultait pour une infection urinaire, une pathologie courante mais potentiellement dangereuse lorsqu’elle n’est pas traitée rapidement. Selon les éléments recueillis, son état nécessitait une prise en charge urgente avec l’administration d’antibiotiques par voie intraveineuse. Pourtant, malgré son admission, le patient est resté sans traitement adapté pendant près de 34 heures, une durée jugée anormalement longue au regard de son tableau clinique.
Lorsque les antibiotiques ont finalement été administrés, ils l’ont été dans des doses considérées comme insuffisantes. Ce retard, combiné à une prise en charge incomplète, a permis à l’infection initiale de progresser. En quelques jours, l’état de santé du patient s’est dégradé de manière irréversible, conduisant à une septicémie. Cette infection généralisée du sang s’est révélée fatale, scellant le sort d’un homme dont la survie dépendait d’une intervention rapide.
Une pathologie rare et une vulnérabilité accrue
La victime était atteinte de la maladie d’Alexander, une affection neurologique génétique rare touchant la substance blanche du cerveau. Cette pathologie entraîne des troubles neurologiques sévères et évolutifs, compliquant notamment la communication avec le personnel médical. Dans ce contexte, le patient était particulièrement vulnérable et dépendant d’une vigilance accrue de la part des équipes soignantes.
Le quadragénaire se déplaçait avec un cathéter, un dispositif connu pour augmenter significativement le risque d’infections bactériennes. Les ambulanciers ainsi que les accompagnants avaient explicitement signalé aux équipes hospitalières la nécessité d’un traitement antibiotique intraveineux immédiat. Selon les témoignages recueillis, ces avertissements n’auraient pas été pris en compte, une négligence dénoncée par la mère du patient lors de l’enquête.
La septicémie, une complication évitable
L’infection urinaire a évolué vers une septicémie, une complication grave qui peut être mortelle en l’absence de soins rapides. Les experts s’accordent à dire que cette issue n’était pas inévitable. Le rapport souligne que des mesures simples et conformes aux protocoles médicaux auraient pu empêcher l’évolution fatale de l’infection.
Saisi du dossier, le médiateur parlementaire et des services de santé britanniques (PHSO) a mené une enquête approfondie. Dans ses conclusions publiées récemment, l’organisme estime que le décès aurait pu être évité si les soins appropriés avaient été dispensés à temps. Face à ces manquements, le groupement hospitalier de Doncaster et Bassetlaw a présenté des excuses officielles à la famille.









