Au Salon du Bourget, Jordan Bardella ne peut s’empêcher une pique sur le physique de Bayrou
Les images ont fait le tour des réseaux sociaux : François Bayrou, coincé dans le cockpit d’un Rafale, peinant à en sortir sous les yeux amusés des caméras. Deux jours plus tard, Jordan Bardella s’est offert un moment de revanche politique très visuel au salon du Bourget, en s’installant dans le même appareil avec une aisance soigneusement mise en scène. Le contraste entre les deux hommes, sur fond de guerre d’images, a été largement exploité par le président du Rassemblement national.
Bardella sur le tarmac, Bayrou dans le viseur
Ce jeudi 19 juin, Jordan Bardella s’est rendu au salon du Bourget, l’un des rendez-vous incontournables de l’aéronautique mondiale. Loin d’être une simple visite protocolaire, sa présence a pris des allures de démonstration politique savamment orchestrée. Montant à bord d’un Rafale, il a pris soin de reproduire la séquence vécue plus tôt par le Premier ministre François Bayrou… mais en mieux.
À la sortie du cockpit, sourire aux lèvres, le président du RN lâche, faussement modeste : « En fait, on sort assez facilement. » Une phrase anodine en apparence, mais clairement dirigée vers l’image désastreuse laissée par François Bayrou deux jours plus tôt. L’eurodéputé de 28 ans y voit l’occasion parfaite de jouer la carte de la jeunesse, de la forme, et de la maîtrise.
Un militaire lui explique même comment s’extraire aisément de la cabine : « Une main face à vous, une main sur votre gauche. Vous vous soulevez, les deux pieds sur le siège. » Le geste est fluide, maîtrisé, capté par les caméras. L’opération com’ est réussie.
Marine Le Pen appuie là où ça fait mal
Témoin complice de la scène, Marine Le Pen ne résiste pas au plaisir d’enfoncer le clou. Alors que son protégé s’extirpe aisément du cockpit, elle le félicite avec ironie : « Mais oui, mais tu es remarquable. C’est pour ça… La comparaison est… » Elle n’achève pas sa phrase, mais l’allusion à Bayrou est claire comme un jour sans nuage.
Plus tôt, elle avait même glissé une phrase cinglante à la presse, à peine voilée : « Je voudrais savoir si mon Premier ministre rentre mieux dans le Rafale que l’actuel. » En quelques mots, elle projette déjà Bardella dans le costume de chef du gouvernement – un pied de nez au pouvoir en place, et une manière d’ancrer l’image d’un RN en transition vers l’exercice.
François Bayrou ridiculisé par l’image
Tout est parti d’une séquence filmée le 17 juin, dans ce même cockpit de Rafale. François Bayrou, 71 ans, alors en pleine visite au salon, tente tant bien que mal d’entrer et de sortir de l’avion. Sa corpulence, son manque d’agilité, et son âge jouent contre lui. Résultat : il reste bloqué plusieurs secondes, visiblement mal à l’aise, tandis que les caméras captent la scène.
Très vite, les images deviennent virales, partagées en boucle sur TikTok et X. Le Premier ministre, dans ce moment de faiblesse physique, devient malgré lui le symbole d’une génération politique jugée vieillissante, déconnectée, ou dépassée. La comparaison avec Bardella, jeune et dynamique, devient alors un outil de communication redoutablement efficace pour l’extrême droite.
Une guerre d’images aux allures de bataille politique
Ce face-à-face symbolique entre un Premier ministre entré tardivement en fonction et un président de parti en pleine ascension en dit long sur l’état du jeu politique français. D’un côté, un Bayrou qui incarne la continuité, le poids de l’expérience mais aussi celui des années. De l’autre, un Bardella qui cherche à incarner l’avenir, la jeunesse et la compétence sans complexe.
Le Rafale, outil de puissance militaire, devient alors le théâtre d’un duel générationnel et idéologique. Et l’épisode rappelle que, dans une époque dominée par les images virales, la moindre maladresse physique peut devenir une faiblesse politique, tandis que le moindre geste habile peut être transformé en capital de communication.
Une séquence révélatrice des ambitions du RN
Jordan Bardella ne s’est pas contenté d’un exercice de style. En se projetant dans un rôle de chef d’État en devenir, il utilise le décor du Bourget pour envoyer un message subliminal : il est prêt. Prêt à succéder à ceux qu’il tourne en dérision. Prêt à incarner une nouvelle génération de dirigeants. Et surtout, prêt à profiter de chaque faille, de chaque faux pas, pour renforcer sa stature.