Neuf mois après sa disparition, les restes du petit Émile Soleil ont finalement été retrouvés non loin du Haut-Vernet par une randonneuse, un dénouement tragique à une longue période de recherches qui ont laissé les enquêteurs désemparés et culpabilisés.

La découverte a eu lieu dans une région reculée, entre Digne-les-Bains et Gap, à proximité d’un ruisseau et en contrebas d’un sentier, là où le terrain accidenté et les éléments naturels semblent avoir compliqué la tâche des équipes de recherche.

Selon le procureur Jean-Luc Blachon, les ossements se trouvaient à environ 25 minutes de marche du village, sur un chemin jugé accessible, ce qui soulève des questions sur la manière dont ces restes ont échappé aux multiples battues organisées dans cette zone. L’explication peut résider dans la nature même de l’accident.

« S’il est tombé dans le torrent ou un trou d’eau, il a pu se noyer et donc se refroidir très vite », explique François Daoust, ancien directeur de l’IRGCN. Cette rapidité de refroidissement aurait rendu la détection par caméras thermiques pratiquement impossible, les corps noyés ne dégageant plus de chaleur suffisante pour être captés à distance.

La végétation dense et la topographie du lieu ont également joué un rôle, créant des « pires conditions pour les recherches » selon les experts. Des chiens de race Saint-Hubert, réputés pour leur capacité à suivre des pistes vieilles de plusieurs jours, ont été déployés mais sans succès, s’arrêtant inexplicablement au niveau du lavoir du village.

« Un chien peut toujours se tromper, mais pas trois », affirme Stéphane Renaud, un dresseur expérimenté. Cette affirmation souligne l’étrangeté de la situation, d’autant plus que les conditions météorologiques étaient jugées idéales le lendemain de la disparition d’Émile pour une opération de recherche.

Ces éléments, bien que révélateurs, laissent les enquêteurs et les habitants du Haut-Vernet avec plus de questions que de réponses. Alors que la communauté locale tente de se remettre de cette tragédie, l’énigme de la disparition d’Émile continue de hanter ceux qui ont été touchés par l’affaire, mettant en lumière non seulement les défis inhérents aux recherches en terrain difficile mais aussi la dure réalité des accidents tragiques qui peuvent survenir même dans les endroits les plus innocents.