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Yaël Braun-Pivet veut redonner des postes au Rassemblement national (et au Modem) à l’Assemblée

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À l’approche de la réouverture de la session parlementaire, le rituel politique du renouvellement des postes au bureau de l’Assemblée nationale se transforme, une fois encore, en un ballet tendu de tractations, d’équilibres précaires et de marchandages stratégiques. En coulisses, Yaël Braun-Pivet orchestre cette redistribution sous haute tension.

Comme chaque fin de session parlementaire, le renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale cristallise les tensions. Cette instance, la plus haute en dehors de l’hémicycle, comprend les six vice-présidents, douze secrétaires et trois questeurs. Des postes symboliques et influents, souvent convoités, toujours discutés. Pour 2025, la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, entend rétablir un équilibre mis à mal après la dissolution de juillet 2024, qui avait permis à la gauche de rafler la mise au détriment du Rassemblement national et du MoDem. Ce dernier, pourtant allié fidèle de la majorité présidentielle, avait été écarté lors des arbitrages entre macronistes et LR.

Le retour du RN et du MoDem dans la balance

L’objectif affiché par Braun-Pivet : réintégrer le Rassemblement national et le MoDem dans les instances de gouvernance de l’Assemblée. Une volonté assumée de revenir à la configuration de 2022, lorsque, pour la première fois sous la Ve République, le RN avait obtenu deux postes de vice-présidents avec l’appui discret de la droite et de la majorité. Cette tentative de rééquilibrage s’oppose frontalement à la position d’une partie de la gauche, qui réclame à nouveau un cordon sanitaire face à l’extrême droite. Mais Braun-Pivet s’y refuse catégoriquement, invoquant la nécessaire représentation proportionnelle des groupes au sein de l’institution.

Des tête-à-tête stratégiques pour un consensus fragile

Pour faire accepter ce retour à la « normale », Braun-Pivet a lancé une série d’entretiens bilatéraux avec les chefs de file des groupes parlementaires. Mardi, elle a reçu Marine Le Pen, puis Boris Vallaud pour le Parti socialiste. Dans les prochains jours, elle poursuivra avec les autres présidents de groupe, dans l’espoir d’éviter les blocages. Car le règlement est clair : si un seul groupe s’oppose à une répartition consensuelle, l’ensemble du processus échoue, et les postes sont alors redistribués dans une ambiance de confrontation en séance publique.

Le levier des commissions permanentes

Dans son jeu politique, Braun-Pivet dispose d’une autre carte maîtresse : les présidences des huit commissions permanentes. Remises en jeu chaque année, elles pèsent lourd dans la balance des négociations. Elles permettent de tempérer les frustrations, de compenser des pertes symboliques ou d’encourager un compromis. La présidente de l’Assemblée espère ainsi troquer des commissions contre des soutiens, pour garantir un vote unanime le 2 juillet lors de la réunion entre présidents de groupe. Ce rendez-vous, sorte de répétition générale, devra poser les bases d’une répartition fluide en octobre, lors de la session ordinaire.

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L’équilibre périlleux entre représentativité et principe républicain

La question de la présence du RN dans les instances de l’Assemblée reste un sujet explosif. Pour certains, refuser leur intégration revient à trahir le principe de représentativité. Pour d’autres, l’ouvrir serait rompre avec la tradition républicaine de barrage à l’extrême droite. Braun-Pivet, en s’opposant au « cordon sanitaire », s’expose donc aux critiques, mais se pose en garante du pluralisme institutionnel. Un positionnement risqué, mais assumé, qui pourrait redéfinir les règles du jeu parlementaire dans un contexte politique de plus en plus polarisé.

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