“Vous n’avez pas honte ?” : Sonia Mabrouk scotche Manon Aubry, accueillie à sa manière !
Un ton tranchant, une tension palpable et une réplique qui fait mouche : l’interview de Manon Aubry par Sonia Mabrouk ce lundi 30 juin sur CNews n’est pas passée inaperçue. Entre accusations frontales, débat politique et émotion contenue, le plateau s’est transformé en arène médiatique.
Le face-à-face débute sur une note pour le moins explosive. Avant même de poser une première question, Sonia Mabrouk brandit le portrait de Boualem Sansal, l’écrivain franco-algérien emprisonné en Algérie, dont le sort sera décidé ce 1er juillet. La journaliste accuse Manon Aubry de s’être opposée à une résolution européenne demandant sa libération, et lance d’un ton cinglant : « Vous n’avez pas honte ? »
Un procédé d’interpellation qui n’est pas sans rappeler le style de son mentor Jean-Pierre Elkabbach, connu pour ses formules-chocs. Une manière de placer d’emblée l’échange sous haute tension, en assignant à l’invitée une responsabilité morale et politique.
La riposte de Manon Aubry : diplomatie versus confrontation
Manon Aubry ne se laisse pas démonter. Face à la pression, l’eurodéputée LFI justifie son vote en expliquant que la résolution aurait surtout alimenté les tensions diplomatiques entre l’Union européenne et l’Algérie. Elle plaide pour une approche plus stratégique : le dialogue.
« Ce texte montrait les tensions entre l’Europe et l’Algérie […] Ce n’est pas la meilleure méthode pour obtenir la libération d’un écrivain. » Elle affirme son engagement contre toutes les formes de discrimination, rappelant qu’un écrivain ne devrait jamais se retrouver derrière les barreaux pour ses opinions.
Islamisme, antisémitisme : une ligne rouge tendue
Mais Sonia Mabrouk poursuit : « Son combat contre l’islamisme et l’antisémitisme, vous le partagez ? » La journaliste insiste, souhaitant pousser Manon Aubry dans ses retranchements. Celle-ci répond calmement, évoquant sa lutte contre le “dévoiement de toutes les religions”, avant de contre-attaquer :
« J’observe que quand les députés du RN viennent à votre antenne, vous ne les interrogez pas dessus. » Elle cite en exemple Caroline Parmentier, élue Rassemblement national, connue pour ses propos ambigus sur le régime de Vichy. La tension monte d’un cran, et le débat glisse subtilement vers un affrontement sur la posture médiatique face aux différents partis politiques.
Une journaliste à la fois offensive… et émotive
Ce duel contrastait fortement avec d’autres moments récents vécus par Sonia Mabrouk sur le plateau de CNews. Notamment son entretien du 8 mai avec l’ancien magistrat Georges Fenech, où elle avait laissé transparaître une émotion sincère en évoquant le décès brutal d’Hermine de Clermont-Tonnerre, à qui est dédié son roman.
Au détour d’une chanson, Au Café des délices, l’ambiance se fait intime : Mabrouk, née à Tunis, se dit touchée en plein cœur par les souvenirs évoqués, allant jusqu’à lâcher un « Vous allez me faire pleurer ! » Ce contraste saisissant entre la fermeté journalistique et la sensibilité personnelle dessine une image nuancée d’une journaliste capable d’osciller entre confrontation politique et émotion authentique.
Une confrontation révélatrice des tensions politiques
L’échange entre Sonia Mabrouk et Manon Aubry illustre à merveille la polarisation du débat public en France. À travers Boualem Sansal, c’est aussi la relation de la gauche insoumise avec les questions de laïcité, d’islamisme et d’engagement international qui est mise sur la sellette. D’un côté, une journaliste qui n’hésite pas à incarner le choc des convictions. De l’autre, une élue qui refuse les assignations caricaturales, au risque d’alimenter l’incompréhension.