Tensions vives et échanges tranchants : l’interview de Sarah Knafo par Yves Calvi a donné lieu à un affrontement verbal musclé sur la question de l’immigration. Sur RTL Soir, la députée européenne Reconquête a défendu une vision ferme, parfois jugée provocante, qui a vivement fait réagir le journaliste. Retour sur un duel tendu aux allures de débat de fond.

“Le seul droit que vous aurez, ce sera de repartir”

Au fil de l’entretien, Sarah Knafo a quitté le registre institutionnel pour aborder de front la question migratoire. Selon elle, les politiques doivent envoyer un message clair : la France ne peut plus être perçue comme un refuge généreux et automatique. Pour dissuader les arrivées clandestines, elle propose une approche radicale : fermeture des droits sociaux, et expulsion systématique.

“Les migrants sont des êtres rationnels… Si on leur dit que notre système leur est fermé, les flux baisseront très vite.” Une déclaration forte, qui a immédiatement suscité un contre-argument d’Yves Calvi.

“Et qui va faire ce travail ?”

Le journaliste a tenu à replacer le débat dans la réalité économique : nombre de secteurs clés — restauration, bâtiment, voirie — comptent une main-d’œuvre étrangère importante.
“À chaque fois que je vais au restaurant, la moitié des cuisiniers ne sont pas Français. Ils font un travail que nous ne faisons plus”, a-t-il souligné. Sarah Knafo a vivement répliqué :

“Vous allez seulement au restaurant à Paris, M. Calvi ! Venez dans d’autres villes, vous verrez que des Français font ces métiers. Il ne faut pas faire croire que les Français sont trop paresseux pour ça.”

Une attaque directe, doublée d’un reproche : “C’est mépriser les Français que de penser ainsi.”

“Notre-Dame, ce sont des Marocains qui l’ont construite ?”

Le ton monte lorsque le débat s’élargit au secteur du BTP. Yves Calvi évoque la présence marquée de travailleurs étrangers sur les chantiers. Ce à quoi Sarah Knafo rétorque sèchement :

“Vous croyez que la France s’est construite avec des immigrés ? Vous pensez que Notre-Dame de Paris, c’est des Algériens qui l’ont faite ?”
Le journaliste, visiblement excédé, tente de temporiser :

“Je ne vous parle pas de cathédrales, je vous parle d’aujourd’hui. Quand on regarde dans la rue, ce sont des étrangers qui réparent nos routes.”
Un constat qu’il présente comme pragmatique, sans visée idéologique, mais qui peine à trouver un écho du côté de son invitée.

Deux visions qui s’opposent

Derrière cette confrontation tendue, c’est une fracture nette qui apparaît : celle entre une lecture politique rigide et une analyse ancrée dans le quotidien. Pour Sarah Knafo, la France peut, et doit, se reconstruire sur des bases plus strictes en matière migratoire. Pour Yves Calvi, les faits et les métiers occupés disent autre chose : une réalité économique qui impose une certaine lucidité.

Ce face-à-face révèle une crispation grandissante autour des enjeux d’identité, de travail, et de politique sociale. Chacun campe sur ses positions, dans un échange où les arguments s’entrechoquent, mais peinent à se rencontrer.