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Une sénatrice arrêtée avec 22 kilos de tabac de contrebande à l’aéroport de Roissy

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Le 4 mai dernier, un banal contrôle douanier à l’aéroport de Roissy a placé la sénatrice Annick Petrus dans une situation embarrassante.

Transportant 110 cartouches de cigarettes de contrebande dans ses bagages, l’élue a évité des poursuites pénales mais a dû s’acquitter d’une lourde amende. Une affaire qui soulève bien des questions sur les pratiques en vigueur entre les Antilles et la métropole.

Annick Petrus, sénatrice Les Républicains de Saint-Martin, a été contrôlée par les douanes à son arrivée à Roissy avec une valise contenant 110 cartouches de cigarettes, soit 22 kilos de tabac. La marchandise, non déclarée, représentait une valeur marchande estimée à 14 250 euros, selon les informations de Mediapart. Un délit qui, selon le code des douanes, peut théoriquement entraîner jusqu’à trois ans d’emprisonnement.

Une transaction pour éviter des poursuites

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Toutefois, la parlementaire n’a pas été poursuivie au pénal. Grâce à un dispositif d’“arrangement transactionnel” prévu par la douane française, les contrevenants interceptés avec moins de 150 cartouches peuvent éviter la justice en réglant une amende. Dans le cas d’Annick Petrus, le montant de la pénalité s’est élevé à 4 900 euros, et la marchandise a été saisie.

Ce mécanisme, courant dans les affaires de petite contrebande, permet de désengorger les tribunaux, tout en infligeant une sanction financière au contrevenant. La sénatrice s’est ainsi conformée à la procédure, mais la dimension symbolique de l’affaire reste problématique, notamment pour une élue de la République.

Un service rendu ou une négligence coupable ?

Interrogée par Mediapart, Annick Petrus a reconnu les faits, tout en assurant ne pas avoir agi sciemment. Elle affirme qu’une connaissance à Saint-Martin lui avait demandé de transporter une valise à destination de Paris, une pratique qu’elle décrit comme habituelle dans les échanges familiaux et amicaux entre les Antilles et l’Hexagone. “Ça se fait beaucoup aux Antilles, vous avez des proches qui vous demandent de ramener des colis. Je n’ai jamais eu de souci”, a-t-elle confié.

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Elle précise ne pas avoir ouvert le bagage ni demandé ce qu’il contenait, affirmant avoir fait entièrement confiance à la personne qui lui avait confié la valise. Une justification qui, bien que compréhensible dans le cadre privé, soulève un problème de responsabilité et de vigilance lorsqu’on exerce une fonction publique.

Une élue remboursée de l’amende

Autre révélation de l’enquête : la sénatrice a obtenu le remboursement de la pénalité versée, directement par la personne à l’origine de l’acheminement du bagage. Ce remboursement, bien que légalement possible, n’efface pas les interrogations éthiques soulevées par l’affaire. Car il ne s’agit plus d’un simple service entre particuliers, mais d’un transport illégal de marchandise, réalisé dans un cadre diplomatiquement et légalement encadré.

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Pour le parti Les Républicains, cette affaire tombe mal. À quelques mois d’échéances électorales importantes, la crédibilité des élus fait l’objet d’un examen public constant. Si aucune poursuite judiciaire n’est engagée, la question de l’exemplarité demeure. Le transport de cigarettes de contrebande, même à l’insu de l’intéressée, reste un délit douanier dont les conséquences pèsent sur l’image de la classe politique.

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