Une octogénaire, arnaquée par un faux Frédéric Lopez, partie vivre en Côte d’Ivoire : l’animateur réagit à cette usurpation d’identité
Derrière les écrans, des drames intimes se nouent, souvent loin des regards. À 82 ans, Marie-José a quitté la France, ses proches et jusqu’à sa petite-fille, pour rejoindre en Côte d’Ivoire un homme rencontré sur Facebook. L’homme se présentait comme Frédéric Lopez. Une illusion numérique qui a tourné au cauchemar familial.
L’affaire, révélée par France 3 Normandie, secoue les proches de Marie-José, une octogénaire de Bois-Guillaume, près de Rouen. En juin 2024, elle fait la connaissance, sur Facebook, d’un homme se présentant comme l’animateur Frédéric Lopez. Très vite, la discussion se transforme en relation virtuelle intense. Mais Marie-José n’est pas crédule : elle comprend rapidement qu’il ne s’agit pas du vrai Frédéric Lopez, et le signale même aux plateformes. Pourtant, le « brouteur » parvient à instaurer une relation affective, en laissant tomber le masque pour continuer l’échange… cette fois « à visage découvert ».
Une rupture brutale avec la famille
En septembre 2024, sans prévenir, Marie-José fait ses valises et s’envole pour Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, où elle rejoint l’homme qu’elle nomme désormais « son amoureux ». Un départ qui bouleverse totalement sa famille, notamment son fils unique Xavier, resté sans nouvelles durant plusieurs jours. Il découvre l’abandon, puis l’ampleur du drame : près de 100 000 euros se sont volatilisés, prélevés en plusieurs étapes du compte bancaire de sa mère.
Le plus douloureux pour lui ? Constater que sa mère, autrefois très proche de ses petits-enfants, ne reviendra pas pour le mariage de sa petite-fille. « On est anéantis », confie-t-il. « Ces brouteurs ont détruit notre famille. »
Une escroquerie bien connue mais encore trop efficace
Ce genre d’arnaque sentimentale n’est pas rare. On les appelle les « brouteurs », escrocs opérant souvent depuis l’Afrique de l’Ouest, qui usurpent des identités célèbres pour piéger leurs victimes, le plus souvent des femmes âgées, seules, et fragilisées. Selon l’Institut national de la consommation, 80 % des victimes ont plus de 50 ans, et les cas se comptent par milliers chaque année.
Marie-José, comme d’autres avant elle, a confondu l’élan affectif pour une promesse sincère, malgré les alertes. Aujourd’hui, une enquête a été ouverte par le parquet de Rouen, à la suite du signalement de la famille.
Frédéric Lopez réagit : « Je suis aussi une victime »
Informé de cette usurpation d’identité par ses avocats, Frédéric Lopez a pris la parole publiquement sur Instagram, via une vidéo publiée ce mercredi 4 juin. Visiblement affecté, il déclare :
« J’ai beaucoup de compassion pour cette personne. Et moi aussi, je suis victime, indirectement, de cette usurpation d’identité. »
L’animateur a également souhaité mettre en garde ses abonnés, en leur rappelant qu’il ne leur demanderait jamais d’argent, ni aucun service d’ordre privé. Une déclaration qui pourrait, espère-t-il, éviter que d’autres ne tombent dans le piège.
Une fracture difficilement réparable
Mais pour Xavier, le fils de Marie-José, le mal est déjà fait. Entre colère, impuissance et tristesse, il ne parvient pas à renouer le lien. Sa mère, elle, semble fermement installée en Côte d’Ivoire, convaincue de ses choix. Un gouffre affectif s’est creusé, que l’argent ne suffira pas à combler.