Il a défié les préjugés, bravé les barrières légales et répondu à l’appel d’un cœur d’enfant. En Italie, Luca Trapanese, célibataire et profondément croyant, est devenu le père d’Alba, une fillette atteinte de trisomie 21 que vingt familles avaient auparavant refusée. Un acte d’amour rare, devenu un symbole d’inclusion.

Luca Trapanese n’est pas un père comme les autres. À 42 ans, cet Italien de Naples, engagé de longue date dans l’aide aux personnes handicapées, avait depuis longtemps le désir de fonder une famille. Mais pour cet homme célibataire et catholique, l’adoption était un chemin semé d’embûches juridiques et sociales. Avant 2017, les lois italiennes n’autorisaient pas les célibataires à adopter. Il aura donc fallu une évolution du cadre législatif pour qu’il puisse enfin déposer sa candidature.

Lorsqu’il se présente aux services d’adoption, les conditions sont claires et sans concession : on ne lui confiera que des enfants « malades, lourdement handicapés ou présentant des troubles sévères du comportement ». Loin de reculer, Luca accepte sans hésitation : « J’étais entièrement d’accord. Depuis mes 14 ans, je m’occupe bénévolement de personnes handicapées. Je savais que j’étais prêt. »

Une rencontre inespérée : Luca et Alba

C’est ainsi qu’il croise le destin de la petite Alba, une nouveau-née atteinte du syndrome de Down, abandonnée à la naissance et refusée par une vingtaine de familles avant lui. Elle n’a que 13 jours lorsque Luca l’accueille dans sa vie. Un lien immédiat, indélébile, scellé par la tendresse et la volonté de donner un avenir à cette enfant rejetée.

Ce geste d’amour, loin des normes traditionnelles, a bouleversé l’Italie. Les médias transalpins s’emparent rapidement de l’histoire, bientôt relayée par la presse britannique. Et au-delà du simple fait divers, le choix de Luca soulève des questions de fond sur la parentalité, la tolérance et la place des personnes en situation de handicap dans notre société.

Un quotidien de tendresse et d’engagement

Depuis leur rencontre, le duo père-fille partage une complicité lumineuse. Luca, loin de chercher la reconnaissance, témoigne régulièrement de son quotidien avec Alba sur son compte Instagram, suivi aujourd’hui par plus de 172 000 abonnés. On y découvre des scènes de vie simples, touchantes : une promenade dans un parc, un fou rire au petit-déjeuner, un dessin maladroit mais joyeux accroché au mur.

Chaque publication est une leçon d’humanité, une manière de dire que l’amour parental ne connaît ni code, ni norme, ni condition. Et que la différence n’est pas un frein à la beauté d’un lien, mais bien une richesse à embrasser.

Un message fort pour l’avenir

Luca Trapanese n’est pas devenu un héros malgré lui. Il est le visage d’une paternité assumée, courageuse et résolument moderne. En adoptant Alba, il a non seulement changé la vie d’une enfant, mais aussi bousculé les mentalités dans un pays encore marqué par un certain conservatisme. Son engagement, à la fois intime et public, redonne espoir à tous ceux que la société relègue trop souvent aux marges : les enfants handicapés, les parents célibataires, les couples LGBTQ+.

Dans un monde encore trop normé, l’histoire de Luca et Alba est un rappel précieux : l’amour ne suit aucun protocole, il se choisit, il se vit, et surtout, il se construit au-delà des attentes.