Femme de caractère et figure montante de la droite républicaine, Valérie Pécresse s’impose depuis plusieurs années comme une voix singulière du paysage politique français.

Entre un parcours académique d’excellence, une carrière exigeante et une communication sans fard, elle a su forger un style à contre-courant, marqué par une liberté de ton parfois tranchante, comme en témoigne son intervention musclée en faveur de Brigitte Macron. Née à Neuilly-sur-Seine, Valérie Anne Émilie Roux grandit dans un environnement familial à la fois intellectuel et engagé. Son père, Dominique Roux, universitaire réputé et président de Bolloré Télécom, et son grand-père Louis Bertagna, figure de la Résistance, forgent dès l’enfance une culture de l’effort et de l’idéal. Élevée dans le catholicisme, elle fréquente les beaux quartiers et suit une scolarité exemplaire, entre Versailles et Tokyo, où elle perfectionne son japonais après l’obtention du baccalauréat.

Très vite, la jeune Valérie trace un chemin sans faute : prépa à Versailles, entrée à HEC, puis l’École nationale d’administration, creuset de la haute fonction publique française. Elle en sort au tournant des années 1990, armée pour les coulisses du pouvoir.

Une ascension rapide dans les rouages de l’État

Dès sa sortie de l’ENA, elle rejoint le Conseil d’État, haut lieu de l’expertise juridique et administrative, où elle fait ses armes. Parallèlement, elle transmet son savoir à l’IEP de Paris, où elle enseigne durant six années. C’est en 2002 que sa carrière politique prend une nouvelle dimension : Valérie Pécresse devient députée des Yvelines, début d’un long compagnonnage avec la droite républicaine.

En 2007, elle entre au gouvernement de François Fillon, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Ministre de l’Enseignement supérieur, puis du Budget, elle s’affirme comme une technicienne rigoureuse, souvent décrite comme intransigeante et volontaire, mais aussi capable de s’imposer dans des environnements dominés par des personnalités masculines.

La conquête d’un bastion régional

En 2015, Valérie Pécresse réalise une percée majeure : elle est élue présidente de la région Île-de-France, bastion stratégique. Réélue en 2021, elle y mène une politique axée sur la sécurité, les transports et l’écologie. Son mandat est marqué par une posture de fermeté, un souci de l’efficacité, mais aussi par une volonté constante d’incarner une droite moderne et enracinée, loin des caricatures idéologiques.

Une femme politique au verbe tranchant

Connue pour son franc-parler, Valérie Pécresse n’hésite pas à monter au front, y compris lorsqu’il s’agit de défendre celles et ceux pris pour cible. En 2019, alors que Brigitte Macron essuie des attaques grossières venues du gouvernement brésilien, elle sort de sa réserve et interpelle publiquement ses auteurs. « C’est quoi leur problème au gouvernement brésilien ? », tweete-t-elle avec colère, avant de qualifier leurs propos de « grotesques » et leurs auteurs de « soudards », un terme savamment choisi pour rappeler la vulgarité d’anciens militaires sans manières.

Cette réaction, loin d’être isolée, s’inscrit dans une posture constante : défendre la dignité, refuser l’avilissement du débat public, et affirmer que la politique ne doit pas céder aux codes de la moquerie sexiste ou à la bassesse d’attaques personnelles. Pécresse, qui avait déjà pris la parole auparavant pour soutenir la Première dame, confirme alors son image de femme politique au tempérament bien trempé.

Entre ambition assumée et sens de l’engagement, Valérie Pécresse continue d’incarner une droite soucieuse de réformes mais attachée à certaines valeurs républicaines. Son nom circule encore dans les projections politiques à venir, notamment en vue de 2027. En attendant, elle poursuit son travail régional tout en maintenant une présence médiatique active, ponctuée de prises de position sans concession.