15 49.0138 8.38624 1 1 10000 1 https://fr.housetherapie.com 300
Publicité:
Publicité:

Tout savoir sur le syndrome de la fille aînée

Publicité:

Souvent invisible et profondément enraciné, le syndrome de la fille aînée désigne un ensemble de responsabilités précoces, de pressions parentales et de rôles genrés qui pèsent sur l’aînée d’une fratrie. Un poids psychologique qui, mal reconnu, peut marquer durablement la vie adulte.

Le syndrome de la fille aînée se construit souvent dès les premières années de vie. Dans de nombreuses familles, cette position implique des attentes élevées en matière de réussite scolaire, de maturité et de responsabilité. Pour le psychologue Mark Travers, ces exigences précoces alimentent un sentiment d’obligation permanente, qui peut engendrer, à long terme, fatigue mentale, anxiété et perfectionnisme exacerbé.

Selon lui, les mères ont un rôle central dans la transmission (ou la rupture) de ces modèles. En montrant un équilibre sain entre carrière, vie personnelle et tâches domestiques, elles offrent à leur fille un exemple plus nuancé. “Les attentes excessives nourrissent un sentiment d’incapacité”, explique le spécialiste, appelant les parents à ajuster leurs exigences pour ne pas étouffer la personnalité de leur enfant.

Le piège du rôle maternel délégué

Au-delà des résultats scolaires, c’est dans la sphère familiale que les responsabilités s’alourdissent. On attend souvent de la fille aînée qu’elle s’occupe des plus jeunes, qu’elle soit présente émotionnellement pour ses frères et sœurs, voire qu’elle supplée à certains manques parentaux. Initialement motivée par l’amour ou le devoir, cette posture peut virer à la frustration.

Mark Travers met en garde contre le risque de charge mentale précoce : “Cette responsabilité peut rapidement devenir écrasante”, avertit-il. Les parents doivent veiller à ne pas transformer l’aînée en co-parent, et à reconnaître l’individualité de chaque enfant. Un traitement équitable est essentiel pour éviter un sentiment d’injustice ou de mise à l’écart.

Publicité:

Entre devoirs familiaux et pressions sociétales

À ces attentes parentales s’ajoutent souvent des injonctions culturelles et genrées. La fille aînée peut se sentir tenue de faire passer les besoins des autres avant les siens, d’être irréprochable, organisée, maternante. Des rôles hérités des stéréotypes de genre qui l’éloignent parfois de ses propres désirs et ambitions.

Pour accompagner les jeunes femmes à sortir de ce carcan, Mark Travers préconise l’usage du “décentrage” : une technique psychologique qui consiste à prendre du recul par rapport à ses émotions immédiates, à observer les situations avec plus de distance. Ce mécanisme permet de mieux comprendre ses limites sans couper les ponts affectifs.

Repenser le rôle de l’aînée dans la famille

Le syndrome de la fille aînée ne doit pas être une fatalité. Il existe des clés pour alléger cette charge : encourager la parole, valoriser les besoins individuels, et surtout, éviter de déléguer aux enfants des fonctions d’adultes. Reconnaître ce syndrome, c’est aussi reconnaître la part invisible du travail émotionnel souvent exigé des jeunes filles.

Publicité:

Publicité:

Merci pour le partage!