Thomas Sotto pense mettre mal à l’aise Jordan Bardella, il se prend les pieds dans le tapis
Alors que les lycéens planchaient sur la philosophie du Bac 2025, c’est sur les bancs de RTL que Jordan Bardella s’est prêté à une forme d’interrogation inattendue. Face aux questions de Thomas Sotto, le président du RN a mêlé ironie, répartie et fermeté, dans une séquence qui n’est pas passée inaperçue.
Ce lundi 16 juin, l’épreuve de philosophie marquait le coup d’envoi du bac général et technologique pour plus de 530 000 élèves, avec des sujets aux formulations classiques mais exigeantes, tels que : « Notre avenir dépend-il de la technique ? » ou « Sommes-nous libres en toutes circonstances ? ».
Profitant de ce contexte studieux, Thomas Sotto a tenté un clin d’œil intellectuel en lançant un sujet de dissertation en direct à Jordan Bardella : « L’amitié et la loyauté sont-elles solubles dans la soif de pouvoir ? ». Une formule à double tranchant, visant à sonder la posture du président du RN vis-à-vis de Marine Le Pen et des ambitions présidentielles.
Mais le jeune leader d’extrême droite n’a pas tardé à renvoyer la balle avec une pointe d’ironie maîtrisée : « Je vous mets 20 sur 20 parce que vous avez à peu près compris le sens des déclarations que nous avons faites avec Marine Le Pen ces derniers jours. »
Marine Le Pen toujours dans la course, selon Bardella
Sans se départir de son calme, Bardella a réaffirmé que Marine Le Pen restait la « candidate naturelle » de son camp pour 2027, rappelant qu’elle avait interjeté appel de la décision judiciaire dont elle fait actuellement l’objet, et qu’elle demeurait « évidemment présumée innocente jusqu’à ce procès en appel ».
Le message était limpide : l’avenir présidentiel du RN ne se décide pas au rythme des polémiques médiatiques, et les relations de loyauté au sein du parti ne sauraient être résumées à des calculs d’ambition personnelle. Une manière élégante de recadrer l’interrogation, sans tomber dans le piège de la spéculation.
Une joute verbale familière
Ce n’est pas la première fois que Jordan Bardella croise le fer avec Thomas Sotto. En janvier 2025, quelques jours après la mort de Jean-Marie Le Pen, le journaliste avait tenté d’amener son invité sur un terrain glissant : « Vous lui en voulez à Jean-Marie Le Pen ? ». Une question que Bardella avait sèchement recadrée : « À partir du moment où une personne n’est plus là, ce n’est pas le moment pour faire de la polémique. »
Tout en reconnaissant les « excès » de l’ancien dirigeant du FN, il avait choisi de clore rapidement ce chapitre, refusant de céder à la provocation et maintenant une ligne de communication contrôlée, entre distance critique et devoir de réserve historique.
Une stratégie de maîtrise du ton
Jordan Bardella soigne désormais ses apparitions publiques comme un exercice de haute voltige politique. Entre esquive des pièges médiatiques et démonstration de fermeté, il adopte une posture calculée, souvent teintée d’un humour feutré qui lui permet de désamorcer les tensions sans paraître sur la défensive.
Cette nouvelle passe d’armes avec Thomas Sotto illustre la mécanique désormais bien huilée du président du RN : ne pas fuir les questions, mais retourner les angles, parfois avec une touche de condescendance affectée, qui assoit sa position tout en déstabilisant ses interlocuteurs.
Une communication bien huilée face à la pression
Au moment où l’avenir de Marine Le Pen semble incertain face à ses ennuis judiciaires, Bardella apparaît plus que jamais comme l’héritier présomptif. Mais il s’emploie à ne jamais donner l’impression de précipiter les choses, préférant entretenir une forme de loyauté affichée, tout en s’imposant progressivement dans les esprits comme un recours évident.