Figure incontournable du paysage audiovisuel français, Thierry Ardisson s’est éteint le 14 juillet 2025, à l’âge de 76 ans. Sa disparition a déclenché une vague d’émotion, notamment chez ceux à qui il a tendu la main au début de leur carrière. Parmi eux, Maïtena Biraben lui rend un hommage poignant.

Le décès de Thierry Ardisson a laissé orphelin tout un pan de la télévision française. Animateur iconique, producteur audacieux, personnage clivant mais inoubliable, il a marqué plusieurs décennies par son style unique, sa voix posée et ses punchlines calibrées. Son cancer du foie, contre lequel il luttait depuis plusieurs mois, a finalement eu raison de lui, mettant fin à une carrière hors normes.

Dès l’annonce de sa disparition, les hommages ont afflué. Des personnalités comme Rachida Dati, Michel Drucker, Léa Salamé ou encore Laurent Baffie ont exprimé leur peine, saluant à l’unisson l’influence inégalée de ce monument du petit écran. Mais au-delà du choc national, certains témoignages se sont distingués par leur sincérité intime et leur charge émotionnelle, à l’image de celui de Maïtena Biraben.

Le souvenir d’un passage fondateur

Maïtena Biraben, animatrice et productrice, doit à Ardisson bien plus qu’un simple coup de pouce. À la fin des années 1990, alors qu’elle officiait à la Télévision suisse romande, Thierry Ardisson l’avait repérée et encouragée à venir tenter sa chance en France. Un pari décisif pour celle qui allait s’imposer ensuite sur les plateaux de France 5 et de Canal+.

Dans un message publié sur les réseaux sociaux, Maïtena est apparue bouleversée, les larmes aux yeux. Elle a évoqué ses débuts au sein de la société Ardisson et Lumières, une étape décisive qui allait façonner sa trajectoire. C’est là qu’elle rencontre Alexandra Crucq, devenue son associée, et qu’elle fait ses premières armes dans un univers télévisuel exigeant mais formateur.

Une relation faite d’admiration et de tensions

L’attachement de Maïtena Biraben à Thierry Ardisson n’a jamais été simple. S’il l’a soutenue à ses débuts, il n’a jamais caché ses critiques sur certaines de ses décisions professionnelles. Notamment lorsqu’elle a pris les commandes du Grand Journal sur Canal+, un poste pour lequel il la jugeait mal calibrée.

« Maïtena, c’est moi qui l’ai fait venir en France (…) Je pense que Le Grand Journal, c’était un peu surdimensionné pour elle », avait-il confié sans détour. Une déclaration qui, à l’époque, avait provoqué une réponse sarcastique de l’intéressée, via un tweet moqueur reprenant l’une de ses citations fétiches : « Moi, ce qui m’intéresse, c’est la condition humaine aujourd’hui », assorti d’émojis évocateurs. Un échange à l’image de leur rapport : franc, vif, mais jamais dénué de respect.

L’hommage d’une « enfant de sa télé »

Au-delà des piques et des différends, c’est avec tendresse que Maïtena Biraben choisit aujourd’hui de saluer celui qu’elle considère comme un mentor. Dans son message d’adieu, elle confesse : « On est tous des enfants de sa télé. (…) C’était vraiment un personnage plus grand que la vie. » Un adieu empreint de gratitude, dirigé également vers Audrey Crespo-Mara, son épouse, et les enfants du défunt.

Dans un monde où l’héritage audiovisuel se fragmente, Thierry Ardisson laisse une empreinte profonde, non seulement dans la mémoire collective, mais aussi dans les parcours individuels qu’il a façonnés. Pour Maïtena, comme pour tant d’autres, il restera cette voix singulière qui, un jour, a su dire : « Viens, tu as ta place ici. »