Son fils perd la vie après une agression pour 25 euros : cinq ans plus tard, le père retrouve l’agresseur et passe à l’acte
Le cycle de la justice avait laissé un goût amer. Guglielmo Palozzi, père endeuillé depuis cinq ans, a choisi de ne plus attendre les verdicts. Mardi matin, il a abattu de sang-froid l’homme qu’il tenait pour responsable de la mort de son fils. Un geste désespéré, chargé de rage et de douleur.
Les faits se sont déroulés à Rocca di Papa, paisible commune des collines romaines, ce mardi matin. Guglielmo Palozzi, éboueur de 62 ans, a tiré en pleine rue sur Franco Lollobrigida, 59 ans, l’homme condamné pour la mort de son fils Giuliano. L’attaque a eu lieu à la sortie d’un parc public, où Palozzi attendait patiemment son ancienne cible. Quelques mots auraient été échangés, selon les premiers témoignages, puis le sexagénaire a sorti un revolver. Lollobrigida a tenté de fuir, mais une balle l’a frappé dans le dos, touchant le cœur. Il est décédé sur place, malgré l’arrivée rapide des secours.
Une vengeance mûrie pendant des années
Le drame remonte à 2020. Giuliano Palozzi, 34 ans, avait été violemment passé à tabac pour une dette dérisoire de 25 euros. Hospitalisé dans un état critique, il avait passé cinq mois dans le coma avant de mourir en juin. L’enquête avait mené à Franco Lollobrigida, désigné comme principal suspect. Ce dernier avait d’abord nié toute implication, avant d’admettre en 2023 avoir participé aux coups, tout en rejetant la responsabilité du tabassage mortel sur d’autres individus.
Une justice jugée trop lente, trop clémente
L’affaire judiciaire avait été longue et tourmentée. Acquitté en première instance, Franco Lollobrigida avait finalement été condamné en appel, en mai 2024, à dix ans de prison pour « homicide involontaire aggravé ». Une peine jugée insuffisante par la famille de la victime. Plus encore, son recours devant la Cour de cassation avait abouti à sa remise en liberté provisoire, un an à peine après sa condamnation. Pour Guglielmo Palozzi, cette libération représentait une trahison judiciaire. Il aurait alors décidé de se faire justice lui-même.
Un geste irréversible, une douleur intacte
Selon Corriere della Sera, Guglielmo Palozzi n’a opposé aucune résistance lors de son interpellation. Il aurait déclaré aux policiers avoir « agi pour son fils », submergé par le sentiment d’injustice et le besoin de réparer ce que la justice n’avait pas su, selon lui, accomplir. Le parquet l’a immédiatement inculpé pour « homicide volontaire ». Il encourt une lourde peine de prison.
Une société confrontée à la question de la justice personnelle
Le geste de Guglielmo Palozzi interpelle l’opinion italienne. Symbole d’un désespoir paternel, il révèle aussi les failles perçues d’un système judiciaire parfois trop lent ou trop complexe aux yeux des citoyens. La presse transalpine évoque un drame à plusieurs niveaux : un fils tué pour quelques euros, un père détruit par la douleur, un suspect libéré, puis tué à son tour. Un enchaînement tragique que rien ne pourra désormais réparer.