Alors que les épisodes de canicule se multiplient en France, un phénomène aussi inattendu qu’inquiétant gagne du terrain : la présence de vipères à l’intérieur même des habitations. Discrètes, silencieuses, elles trouvent refuge là où on les attend le moins, souvent sous nos yeux… sans que l’on s’en doute.

Elles n’annoncent pas leur arrivée, mais leur présence est de plus en plus fréquente dans nos intérieurs. Entre 2019 et 2024, plus de 400 cas de vipères retrouvées dans des logements ont été recensés en France. Si ces chiffres peuvent sembler anecdotiques, leur progression est constante, comme le révèlent les données croisées de l’Office français de la biodiversité (OFB), de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et des services d’urgence.

Le phénomène s’explique en grande partie par le dérèglement climatique, qui bouleverse les habitudes de nombreuses espèces. Dès que les températures franchissent la barre des 32 °C, certaines vipères, comme la vipère aspic, quittent les terrains desséchés à la recherche d’un abri plus tempéré. Et ce refuge inattendu… pourrait bien être votre propre salon.

Le canapé : une cachette idéale pour les vipères

C’est dans ce meuble du quotidien, symbole de confort, que se nichent parfois les invités les plus indésirables. Le canapé offre en effet des conditions rêvées pour les reptiles : fraîcheur, obscurité et tranquillité. Placé sur du carrelage – une surface plus fraîche – et rarement déplacé, il devient un véritable cocon pour les serpents en quête de fraîcheur.

Les vipères peuvent également être attirées par l’humidité dégagée par une plante arrosée à proximité ou par un courant d’air provenant d’une baie vitrée entrouverte. Une fois réfugiées sous le canapé, elles peuvent y demeurer plusieurs jours sans que les occupants ne s’en rendent compte.

Des signes subtils qui doivent alerter

Rares sont ceux qui remarquent la présence d’un serpent avant d’y être confrontés directement. Pourtant, certains indices peuvent éveiller l’attention. Un animal domestique qui fixe obstinément un coin sombre, une odeur musquée inhabituelle, ou encore une mue grisâtre retrouvée près d’un meuble bas sont autant de signaux à ne pas ignorer.

Même un léger bruissement le soir dans une pièce calme ou une ouverture oubliée en pleine chaleur peuvent constituer des indices. Pris isolément, ces éléments n’ont rien d’alarmant. Mais cumulés, ils peuvent indiquer qu’un reptile s’est discrètement invité chez vous.

Les bons réflexes pour éviter une intrusion

Il n’est pas nécessaire de vivre dans la peur : quelques gestes simples suffisent à éloigner les vipères de votre maison. La première étape consiste à sécuriser toutes les ouvertures situées au niveau du sol. Soupiraux, grilles d’aération ou interstices doivent être protégés par des filets à mailles très fines.

Pensez également à installer des moustiquaires résistantes sur les fenêtres fréquemment ouvertes, surtout pendant les heures chaudes. Une végétation trop proche des murs peut aussi faciliter l’entrée des reptiles : laisser un mètre de distance entre la maison et les haies ou massifs constitue une barrière naturelle efficace.

Enfin, il est recommandé de désencombrer les abords des fondations (pots retournés, planches, tas de bois) et de nettoyer régulièrement sous les meubles bas. Cela réduit les zones humides et sombres que les vipères affectionnent tout particulièrement.

Un été en toute tranquillité, sans sursaut inutile

Pas besoin de transformer votre salon en bunker pour se protéger efficacement. L’essentiel est d’adopter quelques réflexes de bon sens et de rester vigilant en période de forte chaleur. Ces gestes simples suffisent à dissuader les reptiles de poser leurs écailles chez vous.