Après huit années de complicité à la matinale de France Inter, Léa Salamé prend un tournant décisif. Dès le 26 juin, elle succédera officiellement à Anne-Sophie Lapix au journal télévisé de 20h de France 2. Un changement historique pour la journaliste… et une rupture émotionnelle marquante.

C’est une annonce qui confirme les rumeurs persistantes : Léa Salamé prendra les rênes du JT de 20h sur France 2, devenant ainsi la nouvelle figure du prime time de l’information sur le service public. À 45 ans, celle qui a su imposer son ton dans Quelle époque ! et marquer durablement les auditeurs de France Inter fait désormais partie du cercle très restreint des journalistes appelés à incarner ce rendez-vous quotidien majeur. Un défi qu’elle embrasse avec fierté, mais non sans appréhension.

Depuis huit ans, elle partageait les commandes de la matinale de France Inter avec Nicolas Demorand, dans un tandem devenu emblématique. Leur duo, salué pour sa complicité à l’antenne comme dans les coulisses, a marqué toute une génération d’auditeurs. Quitter cette aventure n’a pas été une décision anodine. « Quitter la matinale de France Inter, c’est vertigineux », confie-t-elle dans La Tribune Dimanche. « Il m’est arrivé plusieurs fois de me réveiller la nuit en me disant : ‘Tu es complètement folle, tu ne peux pas faire ça.' » Un départ douloureux, mais mûrement réfléchi.

Pour Léa Salamé, il ne s’agit pas simplement d’un changement de poste. C’est une nouvelle page dans sa vie professionnelle, mais aussi personnelle. « C’est la plus belle expérience professionnelle de ma vie, et Nicolas Demorand, ma plus jolie rencontre », reconnaît-elle avec émotion. Ce « couple radiophonique », comme l’ont surnommé certains auditeurs, s’est imposé comme une référence sur les ondes matinales, avec des audiences record et une vraie proximité avec les Français. Mettre fin à cette collaboration est un deuil professionnel, mais pas une rupture amicale.

Ce bouleversement ne concerne pas que Léa Salamé. Nicolas Demorand, fragilisé ces derniers mois après avoir révélé sa bipolarité, pourrait lui aussi tourner la page, même si rien n’est encore acté. Selon Le Parisien, il aurait confié ne pas se voir poursuivre la matinale sans Léa. Une source proche de Radio France précise : « Nicolas restera sur Inter la saison prochaine. À la matinale, cela reste encore à voir. Il faut qu’il en discute avec la direction. » L’avenir de la tranche la plus écoutée de France Inter reste donc incertain.

Sur France 2, Léa Salamé s’apprête à entrer dans un rôle exposé, à forte pression, face à une audience très large et à une concurrence féroce. Succéder à Anne-Sophie Lapix, figure familière du JT de 20h depuis 2017, n’est pas une mission facile. Mais la journaliste franco-libanaise semble prête à relever le défi, forte d’une expérience solide et d’un ton singulier qui a conquis aussi bien le petit écran que les ondes.

Ce tournant intervient à un moment clé pour France Télévisions. Delphine Ernotte-Cunci, reconduite à la présidence du groupe, a confié à Léa Salamé cette responsabilité stratégique, avec l’ambition de moderniser le JT tout en préservant sa crédibilité et sa rigueur. La journaliste conserve par ailleurs la présentation de Quelle époque !, émission à succès du samedi soir, preuve que sa relation avec le service public reste solide et durable.

En acceptant ce nouveau poste, Léa Salamé mesure le poids symbolique de son choix, elle qui, il y a encore dix ans, n’aurait jamais imaginé tenir les rênes du 20h. Mais comme elle le résume elle-même : « Avancer dans la vie, c’est faire des choix. » Et parfois, ces choix s’accompagnent de renoncements nécessaires pour mieux construire l’avenir.