«Rima Hassan est une Française de papier», accuse Marion Maréchal
Alors que la crise migratoire continue de secouer l’Europe et que les politiques migratoires s’invitent au cœur des débats nationaux, Marion Maréchal relance la polémique ce mardi matin en dénonçant sur Europe 1-CNews une “fabrique industrielle de Français de papier”.
Une prise de position tranchée qui s’inscrit dans un climat politique de plus en plus tendu autour des questions d’identité et de nationalité. La déclaration de Marion Maréchal intervient dans un contexte où le gouvernement lui-même a renforcé récemment les conditions d’accès à la nationalité française. En mai, une circulaire signée par Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a resserré les critères de naturalisation : désormais, il faut démontrer une maîtrise du français équivalente au niveau B2, réussir un test d’intégration civique, et justifier d’une durée minimale d’emploi. Des mesures jugées nécessaires par l’exécutif pour mieux contrôler les flux migratoires et encourager une “intégration sincère”.
Marion Maréchal fustige un système “industriel” de naturalisations
Pour l’eurodéputée et présidente du mouvement Identité Liberté, ces mesures ne vont pas assez loin. Sur le plateau de La Grande interview, elle dresse un portrait alarmiste : “On a fabriqué, de manière industrielle, des gens qui ne se reconnaissent pas dans ce qu’est la France”. À ses yeux, la naturalisation est devenue une procédure mécanique, déconnectée de toute adhésion réelle aux valeurs de la République.
Elle évoque même des élus d’origine étrangère qui, selon elle, utiliseraient leur mandat contre les intérêts de la France, visant notamment des personnalités de gauche comme Sébastien Delogu (LFI) ou Rima Hassan, eurodéputée récemment élue sur la liste de la France Insoumise.
Un appel à revoir en profondeur les règles de la nationalité
Marion Maréchal plaide pour un changement de paradigme : limiter l’accès à la nationalité au “droit du sang” et à une naturalisation beaucoup plus restrictive. Elle rejette implicitement le “droit du sol”, accusé de permettre, selon elle, l’émergence de citoyens “administratifs” dépourvus de loyauté envers leur pays d’accueil.
“Il ne s’agit pas de faire une différence devant la loi, mais d’établir un diagnostic. Et ce diagnostic, c’est que l’on a trop souvent donné la nationalité à des gens qui ne veulent pas défendre la France”, affirme-t-elle. Cette position, en rupture avec le droit républicain classique, s’inscrit dans une ligne identitaire clairement assumée.
Une ligne politique clivante, entre adhésion et inquiétudes
Les propos de Marion Maréchal ne surprennent pas ses soutiens, pour qui la lutte contre une immigration “non maîtrisée” est une priorité. Mais ils inquiètent une partie de la classe politique et de la société civile, qui y voient une remise en cause du pacte républicain, fondé sur l’égalité des droits et la possibilité pour tout individu, quelle que soit son origine, d’accéder à la citoyenneté par l’engagement et l’intégration.
Les organisations de défense des droits humains dénoncent, de leur côté, un discours stigmatisant, qui associe automatiquement l’origine étrangère à un défaut d’appartenance, voire de loyauté.
Vers un débat de fond sur la citoyenneté ?
Le sujet est désormais relancé dans l’agenda politique. Faut-il revoir les règles d’accès à la nationalité ? Renforcer les critères ? Revenir à une logique plus restrictive fondée sur l’héritage familial ? Ou au contraire protéger l’idéal républicain d’une France ouverte à ceux qui l’embrassent pleinement ?