Face à Sonia Mabrouk sur CNews, Rachida Dati n’a pas mâché ses mots. Ce 17 juin 2025, la ministre de la Culture s’est exprimée avec une franchise mordante, multipliant les piques, tout en s’affichant proche de la journaliste. Une prestation qui illustre sa volonté d’imposer son ton dans un paysage politique tendu.

Invitée de « La grande interview » sur CNews, Rachida Dati a abordé les tensions actuelles au Moyen-Orient avec un ton grave et personnel. Face à Sonia Mabrouk, elle a évoqué son attachement ancien aux enjeux géopolitiques de la région. « La situation est tragique… Vous et moi, madame Mabrouk, on s’y intéresse depuis toujours », déclare-t-elle avec émotion. En convoquant leurs racines communes, la ministre ancre son analyse dans une dimension presque intime, marquant la singularité de son discours.

Mais la cordialité initiale ne l’a pas empêchée de recadrer fermement la journaliste, lorsque celle-ci ironise sur les effets de la réindustrialisation. À la remarque « Tout va bien, madame la Marquise », Rachida Dati coupe net : « Est-ce que j’ai dit ça ? », renvoyant à son interlocutrice une forme de caricature qu’elle refuse d’endosser. Une réplique cinglante, dans la droite ligne de son style politique direct.

Un plaidoyer pour l’économie et une défense assumée

La ministre a tenu à défendre le bilan économique du gouvernement, tout en reconnaissant les faiblesses persistantes. Selon elle, la relance industrielle entreprise depuis 2017 doit être poursuivie, malgré des résultats « contrastés ». Une posture volontaire, où elle tente de concilier lucidité et ambition, sans tomber dans l’autosatisfaction.

Fidèle à sa réputation de combattante, Rachida Dati n’a pas non plus éludé les attaques venues de la gauche. Interrogée sur les critiques d’Emmanuel Grégoire à son encontre, elle dénonce un climat de dérapage verbal permanent : « Ils se permettent tout : l’injure, les attaques en dessous de la ceinture », affirme-t-elle avec amertume. Des propos qui traduisent une fatigue mais aussi une fermeté inébranlable.

Le service public, nouvelle cible politique

En conclusion de l’entretien, la ministre a ouvert un nouveau front : celui du service public audiovisuel. Rachida Dati pointe la perte d’adhésion des jeunes générations et des classes populaires, affirmant que le système actuel, financé à hauteur de près de 4 milliards d’euros, ne répond plus à ses missions fondamentales. Une critique virulente, qui laisse entrevoir d’éventuelles réformes à venir dans son portefeuille ministériel.

Une stratégie qui pourrait lui permettre de rallier une partie de l’électorat en rupture avec les institutions classiques, tout en réaffirmant son ancrage politique à droite. Rachida Dati semble plus que jamais déterminée à élargir son influence.