Pourquoi les femmes croisent les jambes en position assise ?
Croiser les jambes : un geste si banal qu’on l’oublie, et pourtant si chargé de sens. Chez de nombreuses femmes, cette posture s’impose presque naturellement, comme un réflexe.
Derrière ce simple mouvement se cache une alchimie subtile mêlant habitudes culturelles, morphologie, psychologie et expression sociale. Lorsque l’on observe quelqu’un s’asseoir et croiser les jambes, on assiste à bien plus qu’un simple ajustement corporel. C’est souvent un geste de confort, mais aussi de retenue, voire de protection. En public, il permet de créer une frontière invisible, une forme de bulle personnelle. Il peut aussi traduire une certaine aisance, une élégance discrète. Dans un contexte social, l’orientation des jambes renseigne sur l’attitude intérieure : tournée vers l’autre, elle révèle l’intérêt ; détournée, elle peut suggérer un retrait émotionnel.
Une posture apprise dès le plus jeune âge
Dès l’enfance, les filles entendent régulièrement des injonctions liées à leur posture : “Croise les jambes, c’est plus poli” ou “Tiens-toi comme une demoiselle.” Ces remarques, répétées dans les familles, les écoles, les médias ou encore les représentations culturelles, participent à l’apprentissage de la pudeur. À force de répétition, ce conseil devient un automatisme, un marqueur silencieux de ce que l’on attend socialement d’une « bonne tenue » féminine. Ce n’est donc pas toujours un choix conscient, mais bien souvent un conditionnement durable.
Une morphologie favorable à ce réflexe
Si la culture joue un rôle évident, la biologie n’est pas en reste. Les femmes ont généralement un bassin plus large et des hanches plus souples, ce qui rend la position jambes croisées plus naturelle et moins contraignante. En revanche, chez les hommes, une ossature plus rigide et un angle pelvien différent rendent cette posture parfois inconfortable. Ce qui passe pour une élégance spontanée chez une femme peut donc sembler moins instinctif chez un homme, simplement pour des raisons d’anatomie.
Vêtements et codes sociaux : la pudeur en filigrane
Le choix vestimentaire joue aussi un rôle majeur dans cette habitude. Porter une jupe ou une robe incite naturellement à croiser les jambes, autant pour des raisons de pudeur que d’esthétique. Ce geste devient alors un moyen de préserver l’intimité sans y penser. Au-delà de la fonctionnalité, le croisement des jambes s’inscrit dans un rituel codifié : dans l’imaginaire collectif, il est associé à la féminité, à la retenue, à l’élégance. C’est un langage corporel discret, mais fortement normé.
Une gestuelle qui intrigue… et séduit
Certains chercheurs en psychologie évolutionniste ont étudié ce geste sous l’angle de la séduction. Croiser les jambes attire l’œil sans agressivité, en mettant en valeur la courbe des hanches ou des jambes, souvent inconsciemment. Sans être un geste volontairement séducteur, il peut néanmoins être interprété comme une ouverture, un signe d’intérêt ou de disponibilité émotionnelle. Le corps, parfois, communique à notre place.
Au final, ce geste n’est ni exclusivement biologique ni entièrement sociétal : c’est un subtil mélange des deux. Croiser les jambes, pour une femme, c’est le fruit d’une longue histoire – personnelle, familiale, sociale, morphologique. Ce qui était autrefois une recommandation devient peu à peu une seconde nature, une chorégraphie intime qui traduit aussi bien la pudeur que la confiance.