Le 30 juin 2025 restera une date singulière pour Sonia Chironi : propulsée pour la première fois à la tête du 20h de France 2, la journaliste a pris les commandes du JT dans un climat tendu, entre départ symbolique, grève interne et transition délicate. Une entrée en matière qui en dit long sur les coulisses du service public.

Ce lundi soir, les téléspectateurs ont découvert Sonia Chironi aux commandes du 20h, une première pour celle qui était jusqu’ici connue pour ses remplacements discrets au 13h de Julian Bugier et Nathanël de Rincquesen. Sa nomination surprise intervient dans une période de transition agitée, marquée par le départ très commenté d’Anne-Sophie Lapix et l’attente de l’arrivée officielle de Léa Salamé à la rentrée.

« Ce journal a été réalisé dans des conditions particulières, en raison d’un mouvement de grève », a sobrement glissé la présentatrice en toute fin d’édition, laissant entendre que cette première n’avait rien d’ordinaire. Une phrase brève mais révélatrice du climat de tension qui règne au sein de France Télévisions.

Le départ ému d’Anne-Sophie Lapix

Quatre jours plus tôt, le jeudi 26 juin, Anne-Sophie Lapix faisait ses adieux aux téléspectateurs, après huit années passées à la présentation du 20h. Entourée de ses collègues sur le plateau, la journaliste a reçu une salve d’hommages chaleureux, dont celui de la grand reporter Maryse Burgot, et a été visiblement émue devant la diffusion d’un best-of retraçant ses moments forts à l’antenne.

« Merci à ma famille, à l’équipe du journal, et bonne chance à Léa Salamé », a-t-elle lancé, concluant un parcours à la fois rigoureux et humain. Ce moment de télévision a scellé la fin d’une ère, dans un esprit de reconnaissance et de transmission.

Sonia Chironi : sobriété et professionnalisme en période de grève

En l’absence de Julien Arnaud, joker attitré en période estivale, c’est donc Sonia Chironi qui a été désignée pour assurer l’intérim. Une décision audacieuse qui témoigne de la confiance accordée à cette journaliste au parcours solide mais peu médiatisé. Malgré un contexte mouvementé, notamment une grève affectant également l’émission Télématin la veille, la jeune femme a su maintenir le cap, adoptant un ton posé et sans fioritures.

Elle n’a pas mentionné qu’il s’agissait de sa première fois au 20h, un choix révélateur de sa volonté de laisser l’information primer sur la symbolique personnelle. En évitant tout effet de manche, Sonia Chironi a préféré la discrétion à la célébration, incarnant un journalisme de fond, à contre-courant des ego surdimensionnés.

Une transition surveillée dans l’audiovisuel public

Ce changement à la tête du JT de 20h intervient à un moment de profondes réflexions stratégiques au sein de France Télévisions. La nomination de Léa Salamé à la rentrée est perçue comme un virage vers une formule plus incarnée et plus musclée, alors que la chaîne publique cherche à retrouver son élan face à la concurrence de TF1 et au désintérêt croissant d’une partie du public pour les journaux traditionnels.

Dans l’intervalle, le passage de relais s’effectue dans une atmosphère tendue, marquée par les revendications syndicales et les débats internes sur l’avenir du service public. Sonia Chironi, sans le dire, aura été la figure de cette transition sous haute tension.