Dans un climat social de plus en plus tendu, les propos de Patrick Sébastien sur l’identité française et les débats sur les « Français de souche » ont suscité une vague de réactions.

Ému, l’ancien animateur télé a livré un témoignage personnel en réaction aux paroles controversées de Mathieu Kassovitz. C’est au cœur d’une polémique enflant depuis plusieurs jours que Patrick Sébastien a choisi de s’exprimer. Réagissant aux déclarations de Mathieu Kassovitz sur l’inexistence des « Français de souche », l’ancien animateur de France 2 a pris la parole sur CNews, évoquant une société où il ne se reconnaît plus totalement. Face caméra, il a livré un propos à la fois intime et politique, exprimant ses doutes sur l’avenir du vivre-ensemble.

Les propos de Kassovitz comme déclencheur

L’affaire a démarré avec une sortie remarquée de Mathieu Kassovitz, lors de son passage à l’émission C à vous pendant le Festival de Cannes. Le réalisateur de La Haine a affirmé qu’il n’y avait « plus de Français de souche », et qu’il fallait « continuer à se mélanger », suscitant un véritable tollé. Quelques jours plus tard, sur LCI, il a même renchéri, qualifiant les Français de souche de « fins de races », une expression qui a profondément choqué une partie de l’opinion.

Un témoignage personnel et poignant

C’est en évoquant sa propre famille que Patrick Sébastien a réagi à cette polémique. « J’ai trois enfants. Deux sont blancs, et ma fille est métisse », a-t-il confié avec émotion. Face aux propos de Kassovitz, il dit ne pas comprendre qu’on puisse ainsi classifier les individus. « Je me vois mal dire à deux de mes enfants qu’ils sont des ‘fins de race’ et à l’autre qu’elle est supérieure. Ça n’a aucun sens, et c’est dangereux« , a-t-il affirmé, visiblement affecté.

Une critique de l’exclusion inversée

Au-delà de sa situation familiale, Patrick Sébastien s’est voulu le porte-voix d’un sentiment plus large d’incompréhension. Selon lui, la société prône l’inclusion tout en excluant une partie de la population : « On nous dit de lutter contre l’exclusion, mais on exclut les gens comme moi », a-t-il lancé. Défendant son attachement aux valeurs d’ouverture, il insiste : « Je suis tolérant, j’ai toujours soutenu les LGBT, mais j’aimerais qu’on accepte aussi ma différence. »

Une identité rendue suspecte

Dans un discours sans filtre, l’animateur a dit se sentir parfois rejeté pour ce qu’il est : un homme blanc de plus de 50 ans. « Quand j’étais enfant, je n’imaginais pas qu’on me reprocherait un jour d’être blanc. Aujourd’hui, j’ai l’impression que c’est devenu un motif de soupçon, alors que je ne suis pas responsable de cela », a-t-il déploré. Pour lui, cette stigmatisation, aussi involontaire soit-elle, est profondément injuste.

Une critique ouverte des élites culturelles

Patrick Sébastien n’a pas manqué de pointer du doigt certaines orientations de la sphère médiatique. Il a notamment évoqué les propos de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, qui avait déclaré vouloir « montrer la France telle qu’elle devrait être, pas telle qu’elle est ». Une phrase que l’animateur juge lourde de sous-entendus : « On veut nous imposer une vision idéalisée. À force, on finit par créer une forme de hiérarchie des identités. »