Quand les gouttes tombent sur le Parlement, les métaphores pleuvent dans les esprits. Alors que le gouvernement Bayrou vacille sous la menace d’une nouvelle motion de censure, un événement insolite est venu ponctuer le débat à l’Assemblée : la pluie s’est invitée jusque sous la coupole républicaine.

Ce mercredi en fin de journée, alors que les orages déferlaient sur Paris, l’Assemblée nationale a elle aussi cédé aux caprices du ciel. En pleine intervention sur la guerre Israël-Iran, le Premier ministre François Bayrou s’interrompt brusquement : il reçoit des gouttes d’eau. Une scène aussi rare que symbolique. « Vous vous êtes aperçu qu’il pleuvait ? », lance-t-il, visiblement interloqué, à Roland Lescure, vice-président de l’Assemblée, chargé de superviser la séance.

Ce dernier constate à son tour l’infiltration : « Ça fuit ? Je viens de le voir. On m’avait dit que l’hémicycle était étanche mais visiblement pas. » Une phrase qui, en pleine tourmente politique, prend une saveur toute particulière. L’Assemblée nationale, symbole de la République, aurait-elle des fissures à l’image de celles du pouvoir exécutif ?

Une interruption qui tombe à point nommé

Face à cette intrusion inattendue de la météo, la séance est suspendue une vingtaine de minutes, le temps pour les pompiers d’intervenir et de sécuriser la zone. Le plafond du palais Bourbon, bâtiment historique du XVIIIe siècle, semble avoir été mis à rude épreuve par les précipitations. Des « tapis absorbants » sont installés à la hâte pour contenir la fuite et éviter tout incident technique.

Roland Lescure, avec un calme olympien, rassure finalement l’hémicycle : « On a eu une petite fuite là-haut, qui s’est traduite par l’installation de tapis absorbants. » Les débats reprennent, cette fois dans un hémicycle au sec, mais dans une ambiance teintée d’ironie et de tension latente.

Une image saisissante du climat politique actuel

Si l’anecdote prête à sourire, elle fait également écho à la fragilité croissante du gouvernement Bayrou, dont l’autorité est remise en cause par les oppositions. Alors que la gauche brandit une nouvelle motion de censure, et que le climat social reste orageux, cette fuite dans le temple de la République résonne comme une illustration presque trop parfaite des fissures politiques actuelles.

François Bayrou, lui, continue d’avancer malgré les turbulences. Mais l’épisode météorologique souligne combien le pouvoir, même sous les ors de la République, n’est jamais à l’abri des imprévus — qu’ils soient politiques ou climatiques.