« On m’a dit que j’avais tort de me plaindre » : l’ex-jardinier de la présidence dénonce un « abus de pouvoir », l’Élysée répond
Derrière les grilles impeccables de La Lanterne, résidence secondaire du président de la République, une affaire embarrassante secoue l’Élysée.
Un ancien jardinier, dénonçant des conditions de travail “indignes” et un possible “abus de pouvoir”, a décidé de porter l’affaire devant la justice administrative. L’Élysée, de son côté, dément catégoriquement. Lucas G., 33 ans, jardinier affecté à la présidence de la République entre 2022 et 2025, livre un témoignage accablant. Passionné par son métier, il pensait intégrer un environnement prestigieux et valorisant. Mais très vite, le rêve a cédé la place au désenchantement, selon ses propos relayés par Marianne. Il décrit des conditions de travail précaires à La Lanterne : vestiaire délabré, absence de chauffage, de douche, et même de toilettes, l’obligeant parfois à “uriner dans le sous-bois”.
Ses alertes répétées, dit-il, n’auraient pas été entendues, ni par sa hiérarchie, ni par les services de la présidence. Il aurait même adressé un courrier à Brigitte Macron, resté sans réponse. En mars 2025, Lucas G. est réaffecté à sa collectivité d’origine — la mairie de Villeurbanne — et décide de saisir le tribunal administratif de Paris pour abus de pouvoir.
L’Élysée réfute l’ensemble des accusations
Face à ces accusations publiques, l’Élysée a réagi avec fermeté. Dans un communiqué transmis à Voici.fr, la présidence précise que Lucas G. n’a jamais été licencié, mais que sa mission s’est achevée comme prévu au terme de sa mise à disposition. Il n’était pas affecté en permanence à La Lanterne, et encore moins attaché directement à Emmanuel ou Brigitte Macron.
Sur les photos diffusées montrant un local vétuste, l’Élysée tient à préciser qu’il s’agirait d’un local secondaire, et non du vestiaire principal, entièrement rénové en 2020 et équipé de toutes les commodités. Quant aux soupçons de harcèlement moral évoqués, une enquête interne aurait conclu à une simple mésentente professionnelle, sans faits établis de harcèlement.
Une affaire embarrassante pour l’image du couple présidentiel
La mention du nom de Brigitte Macron dans cette affaire ajoute une dimension sensible à ce contentieux. Bien qu’aucun lien direct ne soit établi entre le couple présidentiel et la gestion des conditions de travail évoquées, l’ancien jardinier souligne qu’il a tenté d’alerter la Première dame en vain, ce qui renforce le sentiment d’abandon et d’indifférence qu’il décrit.
La présidence insiste, à l’inverse, sur le fait que Lucas G. a été “accompagné avec bienveillance”, jusqu’au plus haut niveau administratif, dès que des difficultés ont été formulées.
Un dossier désormais entre les mains de la justice
Le tribunal administratif de Paris devra trancher : y a-t-il eu défaillance de l’État employeur ? Ou s’agit-il d’un différend professionnel amplifié médiatiquement ? Pour l’instant, aucune date d’audience n’a été communiquée, mais l’affaire est suivie de près, d’autant qu’elle intervient dans un climat général de méfiance envers certaines institutions.