« On m’a dit que c’était mes règles : j’ai un cancer du col de l’utérus et voici les signes que les médecins ont ignorés »
Elle avait 31 ans, trois enfants et un instinct maternel plus fort que tout. Mais quand Charley Jayne Law a signalé des saignements anormaux, personne n’a voulu l’écouter.
Ce qu’on prenait pour un simple trouble menstruel s’est avéré être un cancer du col de l’utérus à un stade avancé. Aujourd’hui, son histoire résonne comme un cri d’alerte. Tout commence en septembre 2024. Charley, jeune mère britannique, commence à constater des saignements abondants, accompagnés de caillots sanguins alarmants — « de la taille de ma paume », dira-t-elle plus tard. À chaque rendez-vous médical, les médecins, pour la plupart des hommes, balayaient ses inquiétudes : « Ce sont vos règles, rien d’anormal. » Pourtant, son corps criait à l’aide. Fatigue écrasante, vertiges, amaigrissement… Des signaux clairs, mais systématiquement ignorés.
La peur de passer pour folle
Entre septembre et décembre, Charley multiplie les consultations. À chaque fois, on la renvoie chez elle sans le moindre test, sans l’ombre d’un frottis. « J’avais l’impression d’être folle, mais je savais que quelque chose n’allait pas », confie-t-elle au New York Post. Ce n’est qu’en janvier 2025 qu’une gynécologue du King’s College Hospital accepte enfin de l’examiner sérieusement. Son regard change dès les premières secondes de l’auscultation. Le verdict ne tarde pas.
Un diagnostic aussi brutal que tardif
Quelques jours plus tard, le diagnostic tombe : cancer du col de l’utérus de stade 4. Trop avancé pour être opéré, mais encore possible à traiter par chimiothérapie. Charley doit commencer en urgence, malgré un corps affaibli et une vie familiale à gérer. « Je m’évanouissais presque chaque jour, mais je devais continuer les trajets, les repas, les devoirs… Personne ne me tendait la main. » Face à cette solitude, elle prendra une décision terrible mais nécessaire.
Le cœur brisé, elle confie ses enfants
Consciente qu’elle ne tiendra pas sans hospitalisation, Charley confie temporairement ses trois enfants à une famille d’accueil. « Je ne voulais pas… mais si je ne le faisais pas, je savais que je ne survivrais pas à la semaine », confie-t-elle, le cœur serré. Ses deux fils, porteurs de troubles spécifiques, ne comprennent pas son absence. Quant à sa fille, encore bébé, elle réclame sans cesse sa mère. Malgré la séparation, Charley garde une force inébranlable : elle se bat pour eux.
Le combat d’une mère, la rage de vivre
« Ce sont eux qui me donnent la force. Ils sont ma lumière », dit-elle. Elle enregistre des vidéos, écrit des lettres, prend des photos. Charley veut laisser des souvenirs, au cas où le temps viendrait à manquer. Pour soulager ses derniers mois et lui offrir un voyage en famille, ses proches ont lancé une cagnotte. Son seul souhait : créer encore des instants de bonheur, entourée de ses enfants.
Un cancer évitable… si on écoute les femmes
Le cancer du col de l’utérus touche environ 3 000 femmes par an en France, et en tue près de 1 000. Pourtant, il est hautement évitable grâce au dépistage régulier et à la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV). Charley en est convaincue : « Si quelqu’un m’avait écoutée plus tôt, peut-être que mon cancer aurait pu être pris à temps. » Son témoignage rappelle combien il est essentiel d’insister, de ne jamais minimiser un symptôme, et de revendiquer le droit d’être entendue.
Ces signaux à ne jamais négliger
Voici les symptômes qu’il ne faut jamais ignorer :
Saignements entre les règles ou après un rapport sexuel
Publicité:Douleurs pelviennes persistantes
Pertes vaginales anormales, avec une odeur ou une couleur inhabituelle
Fatigue extrême et perte de poids inexpliquée
Un simple frottis tous les trois ans entre 25 et 65 ans peut détecter des lésions précancéreuses bien avant qu’elles ne deviennent graves. La vaccination contre le HPV, désormais proposée aussi bien aux filles qu’aux garçons, est une arme puissante dans l’élimination à long terme de ce cancer.
Une voix pour toutes les femmes
Charley ne baisse pas les bras. Si elle témoigne aujourd’hui, c’est pour éveiller les consciences, alerter d’autres femmes et interpeller un système médical encore trop sourd aux douleurs féminines. « Tout ce que je veux, c’est vivre encore un peu, pour eux. Pour les voir grandir, pour être leur maman », conclut-elle, la voix tremblante, mais le courage intact.