Une scène de haute tension politique s’est déroulée ce mercredi 11 juin dans les couloirs de l’Assemblée nationale. Selon le député MoDem Richard Ramos, un accrochage d’une rare intensité aurait opposé deux figures de La France insoumise au Premier ministre François Bayrou, provoquant un remous sans précédent dans l’enceinte parlementaire.

C’est sur le plateau de CNews que Richard Ramos a dévoilé les détails de cet affrontement verbal et physique évité de justesse. Le député du Loiret raconte que Mathilde Panot et Manuel Bompard, tous deux députés LFI, auraient interpellé violemment François Bayrou à la sortie de l’hémicycle, se plaçant face à lui, dans une posture qu’il décrit comme “visage contre visage”. “Ils lui ont hurlé dessus, c’était à la limite de l’incident physique”, a-t-il déclaré, dénonçant un comportement agressif incompatible avec les usages républicains de l’Assemblée.

Un contexte géopolitique hautement inflammable

L’origine de cette montée de tension se trouve dans les déclarations du Premier ministre quelques instants plus tôt. François Bayrou avait affirmé que l’expédition humanitaire en direction de Gaza — interceptée par l’armée israélienne deux jours plus tôt — relevait d’une “instrumentalisation” de la cause palestinienne. À bord du bateau : l’eurodéputée LFI Rima Hassan et l’activiste écologiste Greta Thunberg, figures médiatiques de l’engagement politique et humanitaire.

Ces propos ont immédiatement suscité l’ire des députés insoumis, connus pour leur position très critique envers la politique israélienne et leur soutien affiché à la cause palestinienne. Pour Panot et Bompard, ces mots franchissent une ligne rouge, d’autant plus dans le contexte tendu du conflit à Gaza.

Jean-Noël Barrot également pris pour cible

Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, aurait lui aussi été pris à partie par les deux élus LFI. D’après Richard Ramos, les députés insoumis n’auraient pas relâché leur pression, exprimant leur colère face à ce qu’ils perçoivent comme un alignement du gouvernement sur les positions israéliennes. Une attitude qu’ils jugent injuste et complice, alors même que des voix s’élèvent pour appeler à davantage de soutien humanitaire dans la bande de Gaza.

Le député Richard Ramos, témoin… et cible

Président du groupe d’amitié France-Palestine à l’Assemblée, Richard Ramos affirme avoir été lui aussi violemment interpellé. Dans les couloirs du Palais-Bourbon, près de la buvette, Mathilde Panot et Manuel Bompard se seraient tournés vers lui, l’accusant d’inaction. “Toi, président de la Palestine, qu’est-ce que tu fais !”, auraient-ils lancé en le pointant du doigt.

Ramos, connu pour son franc-parler, a dénoncé des méthodes qu’il qualifie de “militantes et brutales”, affirmant que le débat parlementaire ne saurait se transformer en arène d’intimidation.