Boire un thé très chaud puis un verre d’alcool dans la même journée ? Un geste anodin pour beaucoup, mais qui, selon un spécialiste américain du cancer, pourrait considérablement accroître le risque de développer certaines formes de cancer.

Des alertes qui rappellent que nos habitudes, même les plus banales, peuvent avoir un impact majeur sur notre santé. Avec plus de 433 000 nouveaux cas diagnostiqués en 2023, le cancer reste la première cause de mortalité en France. En 2021, 164 000 personnes en sont décédées, selon les chiffres du Panorama des cancers 2024. Ce fléau, amplifié par le vieillissement de la population, ne cesse de progresser. Si les origines sont multiples – génétiques, environnementales, comportementales – l’hygiène de vie, notamment l’alimentation, joue un rôle central dans la prévention.

Deux boissons du quotidien sous le feu des critiques

Dans une récente tribune publiée dans The Washington Post, le Dr. Mikkael A. Sekeres, chef du service d’hématologie au Sylvester Comprehensive Cancer Center (États-Unis), met en garde contre la consommation combinée d’alcool et de thé très chaud. Cette association, pourtant fréquente, pourrait avoir des conséquences dramatiques. Selon une étude chinoise relayée par Top Santé, boire quotidiennement du thé brûlant (plus de 60°C) en consommant aussi de l’alcool multiplie par cinq le risque de développer un cancer de l’œsophage. Même isolée, la consommation régulière de thé très chaud double ce risque.

L’alcool : un facteur de risque bien documenté

Depuis plusieurs années, les autorités sanitaires françaises rappellent l’impact majeur de l’alcool sur la santé, notamment en matière de cancer. Le Centre Léon Bérard indique que l’alcool serait responsable de 11 % des cancers masculins et de 4,5 % des cancers féminins. Il est notamment impliqué dans les cancers du foie, du côlon et de l’œsophage, ce dernier étant encore plus menacé lorsqu’il est exposé à une chaleur extrême, comme celle d’un thé brûlant. Ce cocktail thermique et toxique fragilise la muqueuse œsophagienne, rendant les cellules plus vulnérables aux mutations cancéreuses.

Des pratiques alimentaires à haut risque

Mais le danger ne s’arrête pas aux boissons, prévient le Dr. Sekeres. Parmi les autres habitudes nocives figurent la cuisson de la viande à la flamme, typique des barbecues estivaux. Ce mode de cuisson génère des composés cancérogènes, comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), directement liés à une hausse du risque de cancer colorectal. Si ces grillades peuvent sembler inoffensives en apparence, leur répétition constitue une véritable menace à long terme, surtout si elles sont combinées à d’autres facteurs comme l’alcool ou le tabac.

Tabac, chicha, tatouages : les autres coupables silencieux

Le tabac, quant à lui, n’est plus à présenter. Mais la chicha, souvent perçue comme moins dangereuse, est en réalité bien pire. Fumer une heure de chicha reviendrait, selon certaines études, à inhaler entre 100 et 200 fois plus de fumée qu’une cigarette, ce qui accroît les risques de cancers pulmonaires et ORL. À cela s’ajoutent d’autres comportements encore méconnus du grand public, comme l’usage fréquent de colorations capillaires ou de lissages chimiques, riches en substances potentiellement cancérogènes, ou encore certains encres de tatouage, dont la composition reste parfois opaque et controversée.

Vers une prévention plus fine et personnalisée

Ces avertissements s’inscrivent dans une dynamique de prévention plus individualisée et fondée sur des données concrètes. Le message est clair : ce ne sont pas uniquement les excès qui posent problème, mais la répétition d’habitudes toxiques, parfois banalisées. Alterner les sources de chaleur dans les boissons, réduire l’alcool, limiter la viande grillée, éviter les produits capillaires chimiques agressifs… autant de gestes simples, mais cruciaux pour minimiser les risques à long terme.