Bernard Pivot, le célèbre écrivain et présentateur télévisé, s’est éteint le lundi 6 mai 2024 à Neuilly-sur-Seine à l’âge de 89 ans. Sa fille, Cécile Pivot, a annoncé la triste nouvelle, marquant la fin d’une ère pour la littérature et la culture françaises.

Une Carrière Littéraire et Télévisuelle Influentielle

Bernard Pivot, né en 1935, a été une figure incontournable du monde littéraire, surtout reconnu pour avoir présidé l’Académie Goncourt de 2014 à 2019. Mais c’est sans doute en tant que présentateur de l’émission Apostrophes sur Antenne 2, de 1975 à 1990, qu’il a le plus marqué les esprits. Cette émission est devenue un rendez-vous majeur pour tous les amoureux de la littérature, offrant une plateforme unique pour les écrivains de tous horizons.

Un Homme de Passion et de Dévouement

Pivot laisse derrière lui deux filles, fruits de son union avec Monique, sa femme. Dans un entretien avec le Journal du Dimanche l’année précédente, il avait partagé les sacrifices faits pour sa passion : « Après le dîner, je n’étais pas de ces pères qui font la lecture à leurs enfants. J’avais hâte de rejoindre mon bureau pour achever la lecture du livre dont j’avais commencé la lecture l’après-midi. » Ces mots révèlent un homme entièrement dévoué à sa carrière, parfois au détriment de moments familiaux.

Les Derniers Mois de Bernard Pivot

Bernard Pivot avait fait le choix de se retirer de la vie publique en raison de problèmes de santé qui l’avaient frappé « à la tête, siège du cerveau et de la parole », comme il l’avait décrit. Cette décision était guidée par une volonté de préserver sa dignité face à un affaiblissement inévitable. « Le pépé Pivot, il fatigue et il commence à nous les briser… À 84 ans, j’ai démissionné du Goncourt pour laisser ma place à un écrivain plus jeune, » avait-il expliqué, marquant ainsi la fin de ses contributions régulières.

Un Combat Silencieux Contre la Maladie

Bien qu’il n’ait jamais explicitement divulgué la nature de sa maladie, Le Parisien rapporte que Bernard Pivot a lutté contre un cancer pendant de longs mois. Cette bataille, menée loin des projecteurs, montre un autre aspect de sa personnalité : celle d’un homme qui affronte ses défis avec discrétion et courage.

Son Souhait pour la Fin

Pivot avait une vision poétique de sa propre fin : « Ex-journaliste, j’aimerais mourir chez moi, dans mon fauteuil, en lisant L’Equipe ou Le Journal du dimanche. Ou, mieux, dans mon lit, en relisant Montaigne ou Proust. » Ces mots témoignent de son amour pour la lecture et les lettres, une passion qui l’a animé jusqu’à ses derniers jours.