Alors que les débats autour de la laïcité et de l’islam prennent une tournure de plus en plus tendue en France, la députée Mathilde Panot, figure de proue de La France Insoumise à l’Assemblée nationale, a vivement dénoncé ce qu’elle qualifie d’« islamophobie institutionnelle » au micro de BFMTV. 

Publié récemment par le ministère de l’Intérieur et dévoilé par Le Figaro, le rapport en question évoque un phénomène d’« entrisme » des Frères musulmans dans certaines sphères sociales et politiques. Pour Mathilde Panot, ce document de 73 pages ne serait rien d’autre qu’un outil politique servant à alimenter les peurs. « Ce rapport est islamophobe », déclare-t-elle sans détour, estimant que le texte jette un discrédit global sur la population musulmane.

Selon la députée insoumise, ce genre de publications entretient un climat de suspicion généralisée. « Il y a un problème quand c’est l’ensemble des musulmans et musulmanes qui sont visés », affirme-t-elle. Elle dénonce notamment l’exemple cité dans le rapport d’un ancien préfet s’attaquant aux boucheries hallal, ce qu’elle qualifie de « non-sujet » instrumentalisé à des fins idéologiques.

Une attaque contre les libertés religieuses ?

Au-delà de ce rapport, Mathilde Panot a élargi son propos à l’ensemble du climat politique actuel, qu’elle juge de plus en plus hostile à l’expression religieuse musulmane. Elle a notamment critiqué une mesure soutenue par le Premier ministre Gabriel Attal visant à interdire le port du voile dans l’espace public pour les filles de moins de quinze ans. Pour elle, cette initiative n’a rien de neutre et constitue une discrimination ciblée à l’encontre d’une partie de la population.

Un parallèle provocateur : baptême vs voile

La journaliste de BFMTV lui a rappelé les propos du Premier ministre déclarant qu’il était « inacceptable de voir des petites filles voilées ». Ce à quoi Panot a rétorqué : « Est-ce que c’est acceptable de voir un baptême d’enfant à un âge où ils ne sont pas capables de consentir ? » Une comparaison volontairement provocante, destinée à interroger les biais de perception autour des pratiques religieuses en fonction de leur origine culturelle.

L’islamophobie comme enjeu politique majeur

« L’islamophobie tue, l’islamophobie est dangereuse », a conclu la députée avec force. Elle insiste sur le fait que de nombreux citoyens français, musulmans ou perçus comme tels, quittent le pays ou vivent dans un climat de rejet permanent, en partie alimenté selon elle par des discours politiques anxiogènes et des mesures législatives ciblées. Pour Panot, la France s’engage sur une pente glissante où les principes républicains de liberté et d’égalité sont en péril.