« Ma vie est brisée »: le père du jeune homme renversé à Grenoble en marge du sacre du PSG témoigne
Alors que Grenoble célébrait avec ferveur la victoire du PSG en finale de la Ligue des champions, la fête a viré au cauchemar pour une famille percutée par un automobiliste.
Quatre membres d’une même fratrie ont été violemment renversés. L’un d’eux, un adolescent de 17 ans, reste entre la vie et la mort. Le père réclame justice, entre douleur et incompréhension. Le samedi 31 mai, au cœur des festivités grenobloises, une voiture a fauché une famille entière. Rajah, 46 ans, a vu basculer sa vie en quelques secondes lorsque son épouse, ses deux fils jumeaux âgés de 17 ans, et sa nièce ont été renversés par un automobiliste. Tous étaient sortis dans la rue pour prendre part aux réjouissances qui ont suivi la victoire du Paris Saint-Germain en Ligue des champions.
Alerté par une nièce, Rajah se précipite sur les lieux, découvrant sa famille à terre. « J’étais choqué », confie-t-il à Ici Isère, encore bouleversé par les images de cette soirée cauchemardesque. Les quatre victimes sont immédiatement prises en charge par les secours.
Le jeune Vithu toujours entre la vie et la mort
Parmi les blessés, Vithu, 17 ans, a été grièvement touché. Le jeune homme souffre de cinq côtes cassées et d’un poumon perforé. Ce mercredi 3 juin, il est encore hospitalisé au CHU de Grenoble, dans un état grave. S’il commence à sortir du coma, son état reste préoccupant. Son frère jumeau, Venu, a été légèrement blessé et a pu quitter l’hôpital tout comme leur mère.
La nièce de Rajah, Nidura, n’a pas eu cette chance : elle souffre de multiples fractures au bassin, au pied et au genou. Elle a été opérée lundi. Si son pronostic vital n’est pas engagé, la convalescence s’annonce longue et douloureuse.
Une famille brisée, un père qui réclame justice
Face à cette tragédie, Rajah ne cache pas sa colère et sa détresse. « Ma vie est brisée, confie-t-il, submergé par l’émotion. Il n’a pas respecté le code de la route. Il doit payer tout ce qu’il a fait. » Pour ce père de famille, seule la justice peut désormais donner un sens à l’inacceptable.
Son avocat, Arnaud Levy-Soussan, dénonce quant à lui un acte d’une extrême négligence : « C’est une manifestation concrète de ce que représente le fait de rouler à pleine vitesse sans se poser la question de qui est autour. » La violence de l’impact, dans un contexte de fête populaire, soulève en effet des interrogations sur les conditions de circulation et la responsabilité individuelle dans de tels moments de tension urbaine.
Le conducteur a fui avant de se rendre
L’automobiliste impliqué, âgé de 19 ans, a d’abord pris la fuite à pied après l’accident. Il a abandonné son véhicule sur place avant de se présenter spontanément aux forces de l’ordre. Lors de son audition, le jeune homme a expliqué avoir paniqué, affirmant avoir été visé par des tirs de mortiers, ce qui aurait causé sa perte de contrôle.
Il dit également avoir fui par peur de représailles, redoutant « de se faire lyncher » par la foule des supporters. Ces circonstances, bien que prises en compte par les enquêteurs, n’exonèrent pas sa responsabilité. Il a été placé sous contrôle judiciaire en attendant son procès, prévu dans les deux prochains mois pour « blessures involontaires ».
Une violence récurrente en marge des célébrations sportives
Ce drame s’inscrit dans une série d’incidents survenus à travers la France après le sacre du PSG. Ailleurs, comme dans le Loiret, un jeune de 18 ans a été poignardé dans un autre rassemblement festif, tandis qu’à Grenoble, la joie a laissé place à l’horreur pour une famille désormais marquée à jamais.