Elle revient de loin, très loin. En un an, Loïs Boisson est passée du bord du gouffre à l’euphorie d’une demi-finale à Roland-Garros. À 22 ans, la Française bouleverse les codes du tennis féminin français avec une histoire faite de courage, de travail acharné, et d’un talent enfin révélé sous les yeux du grand public.

Le 4 juin 2025, le court Philippe-Chatrier s’est embrasé pour Loïs Boisson, une jeune joueuse encore méconnue du grand public, mais qui a signé l’un des plus grands exploits français récents. En battant Mirra Andreeva, 6e joueuse mondiale, en deux sets (7-6, 6-3), elle décroche sa première qualification en demi-finale d’un Grand Chelem, à Roland-Garros, chez elle. Il y a quelques mois encore, elle n’était classée qu’au-delà de la 300e place mondiale. Aujourd’hui, elle est assurée de devenir la nouvelle n°1 française, avec une ascension fulgurante qui fascine autant qu’elle inspire.

Une carrière au bord de la rupture

Cette victoire résonne d’autant plus fort qu’elle aurait pu ne jamais avoir lieu. En mai 2024, à seulement deux semaines de Roland-Garros, Loïs Boisson se rompt le ligament croisé antérieur du genou gauche. Le verdict est lourd, la blessure sérieuse, la saison semblait terminée. Mais Loïs refuse de se résigner. Le Dr Bertrand Sonnery-Cottet, spécialiste reconnu, se souvient d’une patiente « directive », exigeante, impliquée dans chaque étape du processus. « Elle voulait tout comprendre, tout décider. Elle a été actrice de sa propre reconstruction », confie-t-il dans L’Équipe. Là où beaucoup auraient flanché, elle a tenu bon.

Une ascension express… et méritée

Moins d’un an plus tard, la joueuse pointe désormais à la 65e place mondiale, avec la promesse d’entrer dans le top 50 à l’issue du tournoi. Pour une athlète qui n’avait engrangé que 129 000 euros de gains depuis le début de sa carrière professionnelle, cette édition 2025 de Roland-Garros est un tournant aussi sportif que financier : elle a déjà sécurisé au moins 690 000 euros, soit plus de cinq fois ses revenus antérieurs.

Des racines sportives solides

Fille de l’ex-basketteur professionnel Yann Boisson, Loïs a grandi dans une atmosphère baignée de rigueur et de passion sportive. D’abord attirée par le basket, elle bifurque très jeune vers le tennis. Elle est formée entre Chambéry, Beaulieu et Nice Giordan, avant de poser ses valises à Lyon, où elle s’entraîne désormais à la All In Tennis Academy, référence française dirigée par Jo-Wilfried Tsonga. Sa trajectoire, discrète mais solide, est celle d’une sportive forgée par l’effort, pas par les projecteurs.

Une concentration totale, loin des mondanités

Sur les réseaux sociaux, Loïs Boisson affiche un profil sobre : du tennis, encore du tennis, et rien d’autre. Aucune déclaration sur sa vie sentimentale, aucune trace d’un compagnon ou d’une compagne, rien qui ne vienne parasiter l’image d’une joueuse focalisée sur sa progression. À l’heure où beaucoup construisent une notoriété parallèle sur Instagram, elle reste ancrée dans une démarche purement sportive.