« L’écologie va contre-attaquer », promet Marine Tondelier
Après une semaine marquée par une série de décisions perçues comme des reculs écologiques, Marine Tondelier sonne l’alerte.
Invitée de France Inter ce lundi 2 juin, la secrétaire nationale des Écologistes appelle à une « contre-attaque » du camp écologiste et fustige autant les choix du gouvernement que les divisions internes de la gauche. Une prise de parole offensive, à la hauteur de l’inquiétude croissante dans les rangs écologistes.
Pour Marine Tondelier, les derniers jours ont été symboliques d’un retour en arrière brutal en matière environnementale. La validation judiciaire du très contesté projet d’autoroute A69, l’abandon annoncé des Zones à Faibles Émissions (ZFE) — censées limiter la circulation des véhicules polluants — et le possible retour d’un pesticide néonicotinoïde via la loi agricole « Duplomb », constituent une triple claque pour le climat et la santé publique.
« Trop peu de gens mesurent la gravité de ce qui s’est passé », s’alarme la patronne des Verts. Pour elle, ces décisions révèlent une dynamique politique dangereuse : celle d’une « offensive anti-écologique », portée par un axe inédit allant de la droite traditionnelle au centre macroniste, en passant par le Rassemblement national.
Un appel à l’union… mais pas à n’importe quel prix
Si Marine Tondelier appelle à « une contre-attaque » immédiate, elle ne masque pas son amertume vis-à-vis des fractures internes à la gauche. La suppression des ZFE, saluée par La France insoumise comme une victoire contre « un dispositif injuste », est jugée incompréhensible par la dirigeante écologiste, qui y voit un abandon de la transition écologique sous prétexte de justice sociale.
« Tout le monde à gauche ne joue pas son rôle pour l’écologie, c’est le moins qu’on puisse dire », tranche-t-elle. Et si elle se dit favorable à une candidature unique de la gauche en 2027, « les Écologistes ne seront pas un simple figurant » dans cette dynamique. Pas question pour son parti d’organiser une primaire pour mieux se faire évincer ensuite.
Des fractures jugées irresponsables face à l’urgence climatique
« Les divisions à gauche sont irresponsables », déplore Marine Tondelier. Pour elle, le moment est grave, et les querelles partisanes n’ont plus leur place à l’heure où l’extrême droite gagne du terrain et où l’écologie est en recul dans les politiques publiques.
Elle insiste : « On ne va pas laisser faire, on ne va pas regarder tout cela tomber en charpie. Il faut arrêter de jouer au jeu des sept différences pendant que nos adversaires avancent. » Son objectif : remettre l’écologie au cœur du projet commun, et pas simplement comme un slogan d’accompagnement.
Une mobilisation politique à rebâtir
En s’exprimant aussi frontalement, Marine Tondelier trace une ligne claire : celle d’une écologie qui refuse la marginalisation. Pour elle, les écologistes doivent être des piliers de l’alternative politique à venir, pas des supplétifs qu’on consulte après les arbitrages stratégiques.
« On va avoir besoin de force. On va avoir besoin d’aide. » Derrière cet appel se cache un constat : l’écologie politique traverse une zone de turbulence, entre pression électorale, reculs législatifs, et essoufflement de l’unité à gauche.