Le pape Léon XIII annonce la date exacte à laquelle un adolescent deviendra le premier saint du millénaire
À une époque marquée par la vitesse, les écrans et le besoin d’authenticité, un adolescent italien bouleverse les codes de la sainteté. Carlo Acutis, mort à 15 ans, s’apprête à devenir le premier saint né au XXIe siècle. Et son parcours inspire bien au-delà des cercles religieux.
Né en 1991 à Londres, Carlo Acutis a grandi à Milan, dans une famille sans excès de ferveur religieuse, mais c’est lui, le premier, qui manifeste un attrait précoce pour la foi. Pourtant, au premier regard, rien ne distingue cet adolescent de ses camarades : jeans, baskets, jeux vidéo, et un goût prononcé pour l’informatique. Mais derrière cette image familière se cache une âme d’une profondeur peu commune.
Dès l’âge de 7 ans, après sa première communion, il prend l’habitude de préparer lui-même des repas pour les sans-abri et de leur apporter chaque soir ce qu’il peut. Ce geste simple, répété avec constance, en dit long sur sa vision du monde. Passionné d’informatique, il met aussi ses talents numériques au service de la foi : il conçoit un site Web répertoriant les miracles eucharistiques reconnus à travers le monde. Un adolescent de son temps, qui a su conjuguer spiritualité et technologies.
Une canonisation qui dépasse les frontières
Le 7 septembre prochain, Carlo Acutis sera canonisé par le pape Léon XIV, lors d’une cérémonie historique. Il deviendra ainsi le tout premier saint né après l’an 2000, une reconnaissance unique, tant sur le plan symbolique que spirituel. Cette canonisation, longtemps attendue, avait été reportée suite au décès du pape François en avril dernier. Elle incarne désormais un nouveau souffle dans la représentation de la sainteté.
Ce qui rend cette figure si touchante, c’est sa proximité. Carlo parle à une génération connectée, parfois désorientée, mais en quête de sens. Son visage, son langage, ses habitudes sont ceux d’un jeune d’aujourd’hui. Il n’est ni moine, ni prêtre, ni missionnaire, mais un adolescent qui aimait jouer à la PlayStation, tout en priant le chapelet.
Des miracles confirmés par le Vatican
La ferveur qui entoure Carlo Acutis s’explique aussi par deux miracles officiellement attribués à son intercession. Le premier a eu lieu au Brésil : un petit garçon de deux ans, Matheus Vianna, atteint d’une malformation grave du pancréas, guérit inexplicablement après que sa mère a prié avec un tissu ayant appartenu à Carlo. L’enfant, aujourd’hui en pleine santé, n’a depuis jamais rechuté.
Le second cas s’est produit au Costa Rica. Valeria Valverde, victime d’une hémorragie cérébrale, est plongée dans un coma critique. Sa mère, accablée, part prier sur la tombe de Carlo à Assise. Peu après, Valeria sort de son coma et les médecins observent une disparition totale de l’hémorragie, sans explication médicale satisfaisante. Ces événements ont été examinés et validés selon les critères stricts imposés par le Vatican.
Un modèle d’engagement pour la jeunesse
Canonisé aux côtés de Pier Giorgio Frassati, Carlo incarne un nouveau visage de la sainteté : jeune, ancré dans son époque, mais profondément tourné vers les autres. Il ne prêche pas depuis une chaire, mais à travers des gestes simples et des initiatives concrètes. Il démontre qu’un adolescent peut changer le monde, non pas par des discours, mais par l’exemple.
Ce qui frappe chez lui, c’est sa capacité à faire dialoguer spiritualité et modernité. Il utilise Internet comme un outil de transmission du bien. Il joue, il code, il partage, mais toujours avec une forme de conscience et de générosité rares. Sa devise était simple : « Être toujours uni à Jésus, voilà mon projet de vie. »
Un lieu de mémoire vivant et inspirant
Son corps repose aujourd’hui à Assise, dans l’église Santa Maria Maggiore. Chaque année, des milliers de pèlerins viennent se recueillir devant sa dépouille exposée dans un cercueil de verre, vêtue d’un jean, de baskets Nike et d’un sweat. Rien ne semble « hors du temps », et c’est ce qui rend ce témoignage d’autant plus puissant : Carlo n’a pas fui son époque, il l’a illuminée.
Pour beaucoup, il incarne la preuve qu’il est possible d’être jeune, connecté, et profondément engagé dans une quête de transcendance. Dans un monde souvent perçu comme individualiste ou désabusé, il laisse un message limpide : on peut semer le bien avec un clic, une prière, un repas donné, ou simplement un sourire.
Une sainteté accessible, concrète et universelle
L’histoire de Carlo Acutis bouscule les représentations habituelles de la sainteté, souvent perçue comme distante ou austère. Lui montre qu’on peut devenir un modèle sans renoncer à sa jeunesse, à ses passions ou à ses outils contemporains. Il réconcilie foi et action, compassion et innovation.