Le Dr Jean-Michel Cohen définitivement sanctionné : un an d’interdiction d’exercer avait été confirmé par le Conseil d’État, pourquoi ?
Médecin médiatique à la notoriété bien établie, le Dr Jean-Michel Cohen voit sa carrière brutalement freinée par une décision du Conseil d’État.
Une sanction d’un an d’interdiction d’exercer vient rappeler une règle fondamentale : la médecine ne peut s’accommoder de la logique commerciale, même à l’ère numérique. Reconnu pour ses ouvrages sur la perte de poids et ses nombreuses interventions dans les médias, le Dr Jean-Michel Cohen s’est imposé comme une référence en matière de nutrition. Mais cette visibilité a fini par lui coûter cher. Le Conseil d’État a confirmé une décision disciplinaire prononcée en 2015 par l’Ordre des médecins, lui interdisant d’exercer pendant un an, dont un an ferme sans sursis, en raison de sa collaboration jugée publicitaire avec le site « Savoir Maigrir ».
Sur ce site, il était présenté comme « votre expert en nutrition », sa photo mise en évidence, dans un contexte d’abonnement payant. Une communication perçue non pas comme un simple conseil de santé, mais comme une stratégie marketing destinée à attirer des clients, ce qui viole clairement les principes déontologiques encadrant la profession médicale.
La médecine, une activité à part
Le cœur de la décision repose sur une règle fondamentale inscrite dans le Code de la santé publique : un médecin ne peut pas se prêter à une démarche commerciale. Toute action perçue comme une publicité personnelle ou indirecte est strictement interdite. Comme l’explique Le Figaro, la médecine ne peut être assimilée à une prestation de service classique. Elle suppose neutralité, indépendance et désintéressement.
Dans ce contexte, la mise en avant du Dr Cohen dans une démarche commerciale, même habillée de bons conseils, franchissait une ligne rouge. La chambre disciplinaire a estimé que cette visibilité, adossée à une plateforme payante, avait pour effet d’instrumentaliser son image médicale à des fins financières.
Une décision entérinée par la plus haute juridiction administrative
Jean-Michel Cohen avait tenté de contester cette décision en formant un pourvoi en cassation, mais le Conseil d’État l’a rejeté, estimant que les faits étaient établis et que la sanction était proportionnée. Il devra donc s’abstenir d’exercer la médecine pendant un an, une décision lourde de conséquences tant sur le plan professionnel que médiatique.
Une image écornée pour le “docteur des régimes”
Cette sanction n’est pas passée inaperçue. Jean-Michel Cohen, régulièrement sollicité par la télévision ou la presse écrite, voit son image publique fragilisée. Si certains dénoncent une sanction trop sévère, d’autres y voient un signal clair envoyé à tous les professionnels de santé présents en ligne : l’éthique médicale doit primer sur la visibilité.
Cette affaire souligne également le flou persistant entre information médicale et marketing digital. Nombreux sont les médecins actifs sur YouTube, Instagram ou dans des programmes sponsorisés. Cette omniprésence médiatique pose inévitablement la question de la régulation et de la clarté du discours médical sur Internet.
Une sanction financière et un précédent symbolique
En plus de l’interdiction d’exercer, le Dr Cohen a également été condamné à verser 2 000 euros au Conseil national de l’Ordre des médecins pour couvrir les frais de procédure. Un montant modeste, mais hautement symbolique, qui rappelle que les dérives ne sont pas sans conséquence.