Laurent Delahousse recadré : Julien Clerc fait une mise au point, en direct, sur sa relation avec France Gall
Sur le plateau feutré de « 20h30 le dimanche », une simple remarque a suffi à faire émerger un passé aussi célèbre que sensible. Invité à parler de musique et d’amour, Julien Clerc a rappelé avec délicatesse qu’il reste maître de sa propre histoire, loin des récits romancés.
Julien Clerc, invité de Laurent Delahousse, s’est livré avec la retenue élégante qui le caractérise. Le chanteur aux cinquante ans de carrière était venu évoquer ses souvenirs, ses projets, ses chansons. Forcément, son histoire d’amour avec France Gall, figure iconique de la chanson française, fut mentionnée. Un amour court mais marquant, qui avait, à l’époque, nourri l’imaginaire collectif et attiré l’attention des médias.
Laurent Delahousse, dans son style habituel, mêlant narration poétique et chronologie sentimentale, amorce alors un moment musical chargé d’émotion. En introduisant la chanson Souffrir par toi n’est pas souffrir, l’animateur glisse une phrase censée contextualiser : « Elle vient de votre histoire avec France Gall, et c’est aussi parce que vous lui avez présenté un certain compositeur nommé Michel Berger. »
Une mise au point immédiate mais apaisée
Julien Clerc, sans s’agacer, corrige immédiatement cette interprétation avec calme et précision. Le sourire aux lèvres, il réplique simplement : « Ce n’est pas moi qui l’ai présentée. » Une phrase brève, mais qui en dit long sur son besoin de rétablir certains faits. Le ton n’est ni brusque ni ironique, mais résolument clair : il s’agit ici de sa vie, de ses souvenirs, et il entend les faire entendre à sa manière.
Ce recadrage discret souligne une vérité souvent oubliée dans la mécanique médiatique : les artistes aussi sont les gardiens de leurs récits, et ils n’apprécient pas toujours que les journalistes leur en dessinent les contours. Surtout lorsqu’il s’agit d’histoires aussi personnelles que celle de sa relation avec France Gall.
L’histoire derrière la chanson
Julien Clerc ne se contente pas de corriger une erreur, il ouvre ensuite une parenthèse plus intime sur la genèse du titre. Il raconte avoir demandé à Étienne Roda-Gil, son parolier fétiche, de lui écrire une chanson sur la douleur de cette séparation. « Il faut qu’elle revienne », aurait-il soufflé à l’époque. Ainsi est née Souffrir par toi n’est pas souffrir, en 1975. Une chanson vibrante d’émotion, portée par le désespoir amoureux d’un homme de scène.
En confiant ce souvenir, le chanteur ne renie ni l’intensité de l’amour vécu, ni la souffrance ressentie après la rupture. Mais il tient à ce que l’on ne lui prête pas un rôle qui ne fut pas le sien : celui de passeur entre France Gall et Michel Berger, duo mythique du paysage musical français, mais dont la rencontre n’a pas été orchestrée par lui.
Entre mémoire et légende
Cette séquence illustre parfaitement la frontière ténue entre mémoire personnelle et mythe collectif. Pour beaucoup de Français, ces figures emblématiques de la chanson forment un tout indissociable, leurs noms s’entrecroisant au fil des récits et des documentaires. Mais pour Julien Clerc, il reste important de démêler l’histoire de la légende, de remettre les faits dans leur contexte, sans hostilité mais avec fermeté.