L’Agirc-Arrco change ses règles en 2025 : ce nouveau calcul fait grimper la pension de milliers de retraités, voici qui est concerné
Passée presque sous les radars médiatiques, une réforme discrète pourrait bien changer la donne pour de nombreux cadres du secteur privé en France.
Depuis mars 2025, l’Agirc-Arrco a mis fin à une injustice structurelle : les salariés en forfait jour réduit cotisent désormais pour leur retraite complémentaire sur la base de leur salaire réel, et non plus sur un plafond artificiel. Une avancée qui pourrait revaloriser significativement les futures pensions… pour ceux qui remplissent la bonne condition.
Depuis le 19 mars 2025, la circulaire Agirc-Arrco 2025-6-SG-DRJ acte un changement fondamental dans le calcul des points de retraite complémentaire pour les cadres en forfait jours réduit. Jusqu’ici, les salariés concernés – souvent en fin de carrière, ou engagés dans un aménagement de leur temps de travail – cotisaient sur une base bien inférieure à leur rémunération réelle, ce qui plombait leurs droits futurs.
Désormais, ce décalage est corrigé : le salaire effectivement versé sera pris en compte, même si le salarié travaille moins de 218 jours par an. Une révolution silencieuse dans un système souvent critiqué pour sa rigidité, et un soulagement pour ceux qui avaient choisi une organisation du travail plus souple, sans pour autant réduire leur contribution économique.
Qui est concerné par cette nouveauté Agirc-Arrco ?
La mesure s’adresse à une population bien identifiée : les salariés du privé en forfait jour réduit, c’est-à-dire ceux qui ne travaillent pas sur la base des 218 jours annuels classiques, mais sur une base allégée. Parmi eux :
Les cadres en fin de carrière souhaitant lever le pied sans cesser totalement leur activité.
Les parents d’enfants en bas âge recherchant un meilleur équilibre personnel.
Les actifs en reconversion ou en cumul d’activités.
Publicité:Et plus largement, tous ceux qui ont renégocié leur charge de travail sans sacrifier leur salaire.
Mais attention : l’application de cette règle n’est pas automatique. Pour en bénéficier, il faut impérativement qu’un document écrit mentionne le nombre de jours travaillés par an. Sans cette mention explicite dans le contrat ou un avenant, la caisse ne peut pas adapter le calcul des points, même si le salarié remplit les conditions de fait.
Une réparation attendue pour des carrières atypiques
Ce changement vient corriger une faille du système qui désavantageait, parfois lourdement, des profils pourtant bien rémunérés et engagés. La précédente méthode ne reconnaissait pas les efforts réels de cotisation d’un salarié à temps réduit si celui-ci n’était pas à temps partiel classique.
En valorisant la rémunération réelle, l’Agirc-Arrco aligne enfin droits et efforts, et prend acte des évolutions profondes du monde du travail, où le « plein temps rigide » n’est plus la norme pour tous. Cette réforme récompense les travailleurs aux carrières flexibles mais constantes, en leur garantissant une pension plus juste.
Les démarches à effectuer sans attendre
Pour activer ce levier de revalorisation, certaines vérifications simples mais cruciales sont à effectuer rapidement :
Consultez votre contrat ou vos avenants : la mention du forfait jour réduit et du nombre précis de jours travaillés doit y figurer.
Publicité:Échangez avec votre employeur ou service RH pour vérifier que cette donnée a bien été transmise à votre caisse de retraite complémentaire.
Faites une simulation personnalisée sur le site Agirc-Arrco ou prenez rendez-vous avec un conseiller retraite.
Demandez un relevé de situation avant/après pour mesurer concrètement l’impact du nouveau mode de calcul.
Les salariés ont jusqu’à fin juin 2025 pour s’assurer que leur situation est bien régularisée, ce qui peut conduire à une revalorisation significative des droits acquis – sans avoir à travailler plus.
Un signal fort vers un système plus équitable
Cette réforme technique est en réalité un geste politique fort, en faveur de la reconnaissance des parcours non linéaires et des formes de travail émergentes. Elle reflète une volonté d’adaptation du régime complémentaire à la réalité de terrain, où flexibilité et engagement peuvent parfaitement coexister.
Pour ceux qui envisagent d’alléger leur rythme de travail en fin de carrière, ou qui ont déjà négocié un forfait réduit, c’est une opportunité à ne pas négliger. Ce dispositif ne change pas seulement les chiffres de la retraite : il redonne de la cohérence à des parcours professionnels souvent invisibles dans les grilles classiques.