La Soupe aux choux aura droit à une suite au cinéma, 45 ans après
Quarante-cinq ans après sa sortie, « La Soupe aux choux » s’apprête à faire son retour sur grand écran.
Une nouvelle qui fait frémir de curiosité les amateurs de comédie française, tant le film original, porté par Louis de Funès, Jean Carmet et Jacques Villeret, est devenu un pilier de la culture populaire. Cette suite, encore entourée de mystère, porte en elle l’héritage d’un chef-d’œuvre burlesque.
C’est dans une déclaration au Film Français que Sébastien Fechner, neveu du célèbre producteur Christian Fechner, a officialisé le projet : une suite de La Soupe aux choux est en développement. « Nous allons nous attaquer avec une très lourde responsabilité à un monument du cinéma français », confie-t-il, lucide face au poids symbolique du projet. Le film, réalisé en 1981 par Jean Girault, est depuis longtemps entré dans le panthéon de la comédie hexagonale, avec son humour potache, son atmosphère champêtre et ses répliques devenues cultes.
Une œuvre culte malgré un accueil critique initial
À sa sortie, La Soupe aux choux avait divisé. La presse spécialisée, peu tendre, reprochait au film son style désuet et son humour gras, tandis que le public, lui, s’était rué en salles : plus de trois millions d’entrées, un chiffre impressionnant pour une comédie rurale et décalée. Au fil des années, grâce à de nombreuses rediffusions télévisées et à la nostalgie qu’elle suscite, l’œuvre est devenue culte, notamment pour les générations nées après sa sortie.
Le duo inoubliable formé par Louis de Funès (Le Glaude) et Jean Carmet (Le Bombé), rejoints par Jacques Villeret dans le rôle de l’extraterrestre « La Denrée », a marqué les esprits par son absurdité tendre et son ton farfelu. Qui n’a jamais entendu la fameuse réplique : « La soupe aux choux, mon Blaise, ça parfume jusqu’au trognon » ?
Une suite entourée de suspense
Pour l’instant, peu d’éléments ont été dévoilés concernant cette suite. Aucun nom d’acteur, de scénariste ou de réalisateur n’a été officialisé, et le scénario reste encore en gestation, même si Fechner assure que l’intérêt autour du projet est bien réel. Dans un contexte où les relectures, remakes et suites de grands classiques se multiplient, le producteur semble vouloir prendre le temps de bien faire les choses.
La question centrale reste : comment ressusciter une œuvre dont la magie reposait en grande partie sur ses interprètes ? Louis de Funès, décédé en 1983, reste irremplaçable dans le cœur des spectateurs. Toute tentative de recréation devra composer avec cette absence monumentale, et proposer une continuité respectueuse mais inventive, capable d’émouvoir sans trahir.
Entre hommage et renouveau
La démarche de Sébastien Fechner s’inscrit dans une volonté de rendre hommage à son oncle, Christian Fechner, qui avait produit le film original, mais aussi à un pan de la comédie française que certains estiment en déclin. Dans une époque cinématographique souvent tournée vers l’action et la technologie, le retour d’un humour champêtre et absurde, presque surréaliste, pourrait constituer une respiration bienvenue.
Mais la réussite de ce pari ne dépendra pas uniquement du clin d’œil nostalgique. Il faudra convaincre un nouveau public, tout en respectant les attentes des fans historiques, attachés à l’authenticité de l’univers original. Un équilibre délicat, mais pas impossible, si l’écriture et la réalisation parviennent à capter l’esprit unique de cette œuvre hors-norme.
Une attente teintée d’espoir et de prudence
En relançant La Soupe aux choux, le cinéma français se confronte à ses propres icônes. Il s’agit autant d’un projet artistique que d’un exercice de mémoire collective. À l’heure où les franchises et les grands retours foisonnent, le succès de cette suite dépendra avant tout de sa capacité à s’inscrire dans le présent sans renier son héritage.