Et si l’on pouvait percevoir plus de 1 600 euros par mois à la retraite… sans jamais avoir travaillé ? En France, c’est possible, sous certaines conditions bien précises.

Grâce aux dispositifs de solidarité nationale, des milliers de personnes âgées sans carrière professionnelle bénéficient d’un revenu régulier, conçu pour éviter la précarité au grand âge.

Près de 70 % des Français redoutent l’arrivée à la retraite, selon une enquête de la CFDT. Le manque de ressources et les problèmes de santé figurent en tête des inquiétudes. Plus d’un quart des actifs estiment ne pas pouvoir couvrir leurs dépenses une fois retraités, et beaucoup anticipent une baisse brutale de niveau de vie.

Face à cette angoisse, certains épargnent massivement, avec 11 millions de plans d’épargne retraite (PER) ouverts. Mais d’autres misent sur les filets sociaux, comme l’Aspa, pour assurer leurs vieux jours. Et c’est parfois leur unique recours.

Jusqu’à 1 605 euros mensuels… sans emploi

L’idée paraît surprenante, mais elle est bien réelle : certains seniors peuvent percevoir une “retraite” allant jusqu’à 1 605,73 € par mois, sans jamais avoir travaillé. Ce montant correspond au plafond maximal de l’Aspa (Allocation de solidarité aux personnes âgées) pour un couple, revalorisé en 2025.

Pour une personne seule, l’Aspa peut atteindre 1 034,28 € mensuels. Attention cependant : il ne s’agit pas d’une retraite classique, mais d’un revenu minimum versé sous conditions.

Les critères à remplir pour bénéficier de l’Aspa

Pour percevoir l’Aspa, il faut :

• Avoir 65 ans révolus, ou 62 ans en cas d’inaptitude reconnue.

• Résider en France au moins 9 mois par an.

• Ne pas dépasser un certain plafond de ressources :

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  • 12 411,44 € annuels pour une personne seule

  • 19 268,80 € pour un couple

• Avoir demandé toutes les pensions auxquelles on a droit, y compris celles venant de l’étranger ou d’une pension de réversion.

L’Aspa n’est donc pas automatique : elle est versée sur demande, après examen de la situation personnelle du demandeur.

Des trimestres validés… sans emploi

Outre l’Aspa, il existe des dispositifs qui permettent d’acquérir des droits à la retraite sans cotiser via une activité professionnelle.

🔹 Les trimestres dits « assimilés »

Ils sont attribués dans certaines situations de vie :

• Périodes de chômage indemnisé

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• Congés maladie ou maternité

• Service militaire

• Accident du travail

• Incapacité temporaire

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Ces trimestres ne nécessitent pas de cotisations salariales, mais permettent tout de même de valider une carrière, en tout cas partiellement.

🔹 L’Assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF)

Peu connue, l’AVPF est financée par la CAF et prend en charge les cotisations retraite de certaines personnes au foyer, principalement des femmes. Sont concernées :

• Les parents ayant interrompu leur activité pour élever un ou plusieurs enfants

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• Les aidants s’occupant d’un proche en situation de handicap ou de perte d’autonomie

L’AVPF permet de valider des trimestres de retraite comme si la personne travaillait à temps plein au SMIC. Un vrai tremplin vers une retraite partielle ou complète, même sans emploi salarié.

🔹 Les dispositifs spécifiques au handicap

Les personnes en situation de handicap bénéficient également de mesures dérogatoires, telles que :

• La retraite anticipée pour handicap

• Des majorations de durée d’assurance

• Des conditions d’âge et de trimestres allégées

Ces mesures permettent d’accéder à la retraite plus tôt et parfois avec des niveaux de pension supérieurs.