Loin des projecteurs depuis des années, Ophélie Winter revient avec une sincérité bouleversante. Entre douleurs passées, blessures invisibles et renaissance artistique, elle livre un témoignage rare sur la reconstruction d’une femme brisée physiquement, mais debout émotionnellement.

Ophélie Winter n’est plus la figure pop flamboyante qui dominait les charts dans les années 90. Si son retrait de la scène avait déjà suscité des interrogations, le drame qu’elle a traversé dans l’ombre en explique bien des raisons. Victime d’un cambriolage d’une violence inouïe, la chanteuse a été battue au visage, à coups de barre de fer. L’agression a laissé des séquelles irréversibles, notamment la perte de son nez, malgré plusieurs tentatives de chirurgie réparatrice.

« Je ne me reconnais plus, le greffon n’a pas tenu », confiait-elle déjà en 2023 à Télé-Loisirs, avec une émotion contenue. Ce visage tant aimé par le public, elle l’a vu disparaître sous les coups et l’impuissance médicale.

Un retour télévisé sous le signe de la vérité

Le 27 mai 2025, Ophélie Winter a choisi l’émission C à vous pour prendre la parole, dévoilant avec courage sa nouvelle réalité. Face à Anne-Elisabeth Lemoine, elle ne cache rien. « Je suis dysmorphophobique depuis toujours, je me suis toujours trouvée horrible. Mais aujourd’hui, avec ce que j’ai vécu, je n’ai plus besoin de miroir, le problème est réglé », dit-elle avec une désarmante lucidité.

Ce rejet de son reflet, cette douleur transformée en mécanisme de survie, révèle une forme d’acceptation radicale. C’est moins une résignation qu’un nouveau rapport à soi, profondément intime et transformé par l’épreuve.

Une artiste marquée par les pertes

Avant ce drame physique, Ophélie avait déjà connu un autre choc : la disparition de Yan-Philippe Blanc, son producteur de cœur. « C’est le décès le plus percutant de ma carrière », disait-elle en 2023. Elle venait tout juste de sortir Explicit Lyrics, un album qu’elle considère comme son meilleur. Mais face à la douleur, elle s’est repliée, a abandonné sa musique, a choisi le silence comme refuge.

Ce double traumatisme – affectif et corporel – a profondément bouleversé sa trajectoire. La chanteuse n’a jamais vraiment retrouvé sa place dans l’univers médiatique. Mais aujourd’hui, elle veut renaître, sur scène et pourquoi pas, au cinéma.

Un espoir timide, mais vivant

À 51 ans, Ophélie Winter s’apprête à remonter sur scène pour La Grande Battle Stars 80/90, les 6 et 7 juin prochains à Lille. Une renaissance artistique empreinte de vulnérabilité, mais portée par le courage. Elle admet cependant que le cinéma lui fait peur, non par manque de désir, mais par crainte du regard des autres.

« J’ai très envie… mais je m’assume beaucoup moins« , avoue-t-elle. Son nez abîmé, sa perception d’elle-même, sa peur d’être jugée : tout cela pèse. Mais malgré cela, elle conclut sur un éclat de rire et une ouverture : « S’il n’y a que moi que ça dérange, allons-y, tournons ! »

Ophélie Winter ne cherche pas à inspirer, encore moins à provoquer la pitié. Elle parle, simplement, pour se libérer. En dévoilant sa douleur et sa fragilité, elle offre une leçon de force intérieure à toutes celles et ceux qui se sentent diminués par leur apparence ou par le regard des autres.