Longtemps icône incontournable de la chanson française, Nicoletta fait son grand retour médiatique avec la verve qu’on lui connaît. Mais derrière ses projecteurs retrouvés, la chanteuse ne cache pas son exaspération envers Paris, sa ville de résidence, qu’elle juge désormais invivable et en pleine déchéance.

À 80 ans, Nicoletta ne mâche pas ses mots. Invitée sur RTL dans l’émission On refait la télé, l’artiste a tiré à boulets rouges sur Paris, où elle vit encore. Mais cette vie parisienne ne l’enchante plus du tout. « Je déteste Paris, ce qu’est devenue Paris, peuplée de rats et d’immondices », a-t-elle déclaré sans détour. Loin de l’image romantique souvent accolée à la capitale, elle dénonce un quotidien assombri par la pollution, les travaux incessants et une ambiance qu’elle juge morose. “Il n’y a plus de joie nulle part”, lâche-t-elle, visiblement désabusée.

Une ville en déclin, selon la chanteuse

Les propos de Nicoletta résonnent comme un cri du cœur. Elle déplore un Paris défiguré, où les grues ont remplacé les toits de zinc, et où la santé se détériore. « J’en souffre, j’ai un pneumologue », confie-t-elle, soulignant que même son corps ne supporte plus la capitale. Malgré tout, elle reconnaît encore en Paris une ville au potentiel extraordinaire, qu’elle voit toutefois sombrer peu à peu. Une vision sévère, mais teintée d’attachement déçu.

Les Jeux Olympiques, une source d’angoisse

En amont des Jeux Olympiques de 2024, Nicoletta s’insurge contre une organisation qu’elle juge anxiogène et chaotique. La gestion des flux touristiques, les restrictions de circulation et les mesures de sécurité, notamment les QR codes, sont pour elle autant de raisons de fuir. « Je m’en vais, je me barre ! », tonne-t-elle. Elle annonce ne revenir à Paris que brièvement pour un concert prévu le 10 août. “Très peu pour moi”, conclut-elle avec fermeté, rejoignant ainsi d’autres figures publiques lassées par le tumulte olympique.

Un retour scénique mouvementé

Pour célébrer ses 60 ans de carrière, Nicoletta a choisi des lieux sacrés : cathédrales et églises ont servi de décor à ses prestations en 2024. Si le public était au rendez-vous, un incident est venu troubler une de ses représentations. Alors qu’elle chantait, une épaisse fumée s’est propagée dans la salle, provoquant l’évacuation du public. L’artiste raconte avec humour : « C’était rigolo (…) Le maire était là, quarante-cinq pompiers sont arrivés… J’ai mis le feu ! ». Heureusement, il ne s’agissait que d’un dysfonctionnement lié aux orgues et tout est rapidement rentré dans l’ordre.

Une parole libre, toujours aussi tranchante

Nicoletta reste fidèle à elle-même : libre, franche et sans filtre. Dans un paysage artistique parfois trop lisse, ses interventions tranchent. Elle n’hésite pas à se positionner contre les tendances actuelles, comme lorsqu’elle critiquait Aya Nakamura, ni à dénoncer ce qu’elle perçoit comme un effondrement de la ville lumière. Son retour sur le devant de la scène n’est pas qu’un tour de chant, mais aussi un cri d’alarme lancé avec toute l’autorité d’une grande voix française.