Ce soir sur Arte, Benoît Poelvoorde revient à l’écran dans la comédie « Mon pire cauchemar », incarnant un personnage haut en couleur. Un rôle qui semble en écho avec sa propre personnalité : un homme à l’humour corrosif, aux élans spontanés… et à la vie privée assumée hors des sentiers battus.

Benoît Poelvoorde a depuis longtemps conquis le public français par son style inimitable et ses excès assumés. Révélé dans les années 1990, il a brillé dans des comédies marquantes comme Les Randonneurs, Podium ou Rien à déclarer. Avec son verbe haut et son allure de trublion, il incarne une forme de liberté brute dans le paysage cinématographique francophone.

Dans Mon pire cauchemar, aux côtés d’Isabelle Huppert, il campe un père fantasque et désinvolte qui désarçonne une bourgeoise guindée. Ce choc des mondes, entre classe populaire et élite culturelle, illustre à merveille le registre comique qu’il affectionne : celui des personnages spontanés, parfois borderline, toujours attachants.

Malgré plusieurs relations longues, Benoît Poelvoorde n’a jamais souhaité devenir père. Un choix personnel qu’il assume pleinement, loin des conventions. Avec Coralie, rencontrée au Festival de Cannes en 1992, il a partagé plus de vingt ans de vie commune. Si leur séparation a été annoncée en 2014, le lien entre eux semble ne jamais s’être réellement effacé, comme il le confiait avec émotion : « Après vingt ans de vie commune, comment, en quelques heures, ta bouche pourrait ne plus être la mienne ? »

Il avait pourtant connu d’autres occasions de fonder une famille, notamment avec la comédienne Chiara Mastroianni. Mais là encore, il n’a pas franchi le pas. Aujourd’hui célibataire, il préfère offrir son affection aux enfants de ses proches : « Tous les enfants de mes amis sont mes enfants. Je m’en occupe bien. »

Un homme qui se connaît et qui se protège

Interrogé par Le Parisien, l’acteur a expliqué sans détour qu’il ne se sentait pas fait pour être père. « Je suis assez angoissé. J’ai trop la trouille qu’il arrive quelque chose aux enfants : il ne faut pas qu’ils courent, il faut qu’ils mangent… » confie-t-il. Un aveu rare, touchant par sa sincérité. Son refus de la paternité n’est pas un rejet, mais une forme de lucidité.

Il ajoute : « Je ne suis pas quelqu’un de bien programmé pour être père. Mais ça ne me gêne pas. » Une phrase révélatrice de son rapport à la vie : libre, assumé, loin des diktats. Sa tendresse n’en est pas moindre, mais elle se déploie différemment.

L’amitié et les liens profonds comme fil rouge

Benoît Poelvoorde est resté proche de ses anciennes compagnes, notamment Coralie, à qui il rend souvent hommage. « Elle a abandonné son activité pour s’occuper d’un être aussi infantile et sans responsabilité que moi. Coralie est extrêmement compréhensive. »

Derrière l’humour, perce la gratitude. Et derrière l’image d’un homme instable, celle d’un être fidèle en amitié, loyal dans les sentiments, capable de cultiver des relations solides et profondes.