« J’ai pas de leçon à recevoir » : Emmanuel Macron recadre Léa Salamé en direct sur un sujet tendu
Lors d’une émission spéciale consacrée à la protection des océans, Emmanuel Macron s’est retrouvé face à une Léa Salamé incisive. Un échange tendu sur le glyphosate a rapidement éclipsé le sujet principal, révélant une confrontation verbale aussi inattendue que révélatrice des tensions autour du bilan écologique du chef de l’État.
Diffusée en direct depuis le port de Nice le mardi 10 juin 2025, l’émission Urgence Océan, coprésentée par Léa Salamé et Hugo Clément sur France 2, se voulait une soirée de sensibilisation et d’engagement. À l’occasion de la troisième Conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc-3), de nombreuses personnalités étaient invitées à débattre autour de la crise écologique marine et des politiques à adopter d’urgence. Emmanuel Macron, en invité central, n’a pas échappé à l’examen de son bilan environnemental, à deux ans de l’échéance présidentielle.
Une question qui dérange : le glyphosate en ligne de mire
C’est Léa Salamé qui a ouvert les hostilités, pointant du doigt un engagement présidentiel non tenu : l’interdiction du glyphosate, un pesticide controversé. « On n’en est pas sorti », a-t-elle lancé, soulignant le recul de l’exécutif sur cette promesse. Une remarque qui a visiblement agacé le président. Emmanuel Macron n’a pas tardé à hausser le ton, s’imposant sans détour : « Laissez-moi répondre ! », a-t-il lancé, visiblement irrité que l’on ouvre le débat par ce sujet. Il a ensuite dénoncé une tentative de déstabilisation : « Si on veut commencer par le glyphosate et pas parler des océans […], on peut y aller. Mais moi je veux répondre ! »
Une défense ferme du bilan présidentiel
Profitant du feu vert de Léa Salamé pour développer son propos, Emmanuel Macron a contre-attaqué. Il a affirmé que la France avait réduit de 95 % l’usage du glyphosate, mettant en avant une avance notable sur ses voisins européens. Et d’ajouter avec fermeté : « Me donnez pas de leçons, on l’a fait », coupant net la critique. Sur les 5 % restants, il justifie leur maintien par l’absence de solutions alternatives viables, assurant qu’il refusait de « laisser les gens sans solution », et concluant sèchement : « Donc j’ai pas de leçon à recevoir ! »
Une passe d’armes révélatrice
Alors que Léa Salamé tentait d’enchaîner pour replacer le débat dans le contexte de déclarations récentes du président, celui-ci l’a de nouveau interrompue avec une ironie mordante. Rappelant les reproches successifs sur son bilan, il a lancé : « C’est ce que j’adore le plus. C’est les journalistes qui, pendant 8 ans, ont dit : « Il n’a pas de bilan écologique », et qui maintenant disent : « Il détricote son bilan écologique ». » Une pique cinglante qui a mis un terme à cet échange vif, scellé par un « C’est quand même gonflé » lâché par le président dans un soupir d’exaspération.
Un débat éclipsé par la joute politique
Ce face-à-face musclé entre une journaliste rompue à l’exercice de l’interview politique et un président sur la défensive a quelque peu détourné l’attention du thème principal de la soirée : la préservation des océans. Si la volonté de confronter le pouvoir à ses responsabilités était légitime, l’échange a montré à quel point les sujets environnementaux peuvent devenir des terrains d’affrontement politique, surtout à l’approche d’échéances électorales majeures.