“J’ai eu 16,5 de moyenne” : Jordan Bardella mouche Thomas Sotto sur ses années lycée
Invité ce lundi 16 juin sur RTL Matin, Jordan Bardella a jonglé entre sujets d’actualité politique brûlants et souvenirs de lycée. Avec aisance, il a esquivé les pièges tendus par Thomas Sotto et confirmé sa loyauté envers Marine Le Pen, tout en laissant planer une hypothèse présidentielle qui ne dit pas son nom.
À l’occasion de l’épreuve de philosophie du baccalauréat, Thomas Sotto a choisi d’ouvrir l’entretien avec une question volontairement décalée : « L’amitié et la loyauté sont-elles solubles dans la soif de pouvoir ? » Une manière malicieuse de tendre une perche au président du Rassemblement national, visiblement peu désarçonné par ce clin d’œil rhétorique. « Je vous écoute, puisque vous semblez être bien inspiré en ce lundi matin », a rétorqué Bardella, avec calme et ironie. Une entrée en matière qui a immédiatement donné le ton de l’échange.
Marine Le Pen toujours au centre du jeu
Très vite, le journaliste recentre le débat sur la question cruciale de la candidature RN pour 2027, dans un contexte où Marine Le Pen est menacée d’inéligibilité. « Si elle est condamnée, ce sera vous, sinon ce sera elle ? » résume Thomas Sotto. Un résumé limpide, qui reçoit aussitôt l’approbation du jeune leader : « Je vous mets 20 sur 20. » Jordan Bardella, dans un registre détendu mais précis, rappelle que Marine Le Pen reste « la candidate naturelle » du parti, tout en soulignant qu’elle a fait appel et demeure présumée innocente. Le message est clair : rien n’est joué, mais les rôles sont déjà écrits.
Bardella, l’élève appliqué devenu stratège
Sur la lancée, le journaliste pousse la conversation vers le terrain scolaire. Combien avait obtenu Jordan Bardella au bac de philosophie ? « Je ne m’en rappelle plus », admet l’intéressé, « mais j’ai eu 16,5 de moyenne et la mention Très bien. » Une précision qui tranche avec l’image de l’homme politique clivant : Bardella soigne ici sa posture de jeune homme studieux, réfléchi, capable de méthode et de discipline. Thomas Sotto, lui, reste brièvement sans voix, visiblement pris de court par cette aisance dans l’exercice médiatique.
Une présidentielle en ligne de mire ?
Si Jordan Bardella soutient fermement Marine Le Pen, il ne ferme pour autant aucune porte. Sur LCI, le 12 juin dernier, face à David Pujadas, il avait déjà laissé entrevoir une ambition maîtrisée, mais réelle. « Nous travaillons ensemble pour rendre possible une alternance en 2027 », expliquait-il. Et si Marine Le Pen accédait à l’Élysée, c’est à Matignon qu’il se verrait propulsé, en qualité de Premier ministre. Une perspective évoquée sans fanfaronnade, dans un ton feutré et maîtrisé, mais qui installe peu à peu une image d’homme d’État en devenir.
Le duo Bardella-Le Pen : alliance ou stratégie de succession ?
Ce discours en tandem, répété sur plusieurs plateaux, témoigne d’une ligne politique pensée à deux niveaux : une fidélité apparente à Marine Le Pen, doublée d’une préparation progressive à la relève. Si l’ancienne candidate est empêchée par la justice, Jordan Bardella pourrait très bien endosser le costume de recours légitime, fort de ses bons résultats aux européennes et de sa stature croissante dans le paysage politique. Pour l’heure, il ne revendique rien, mais tout dans son attitude indique qu’il s’y prépare.
Entre assurance et retenue
L’échange avec Thomas Sotto révèle une double posture : celle d’un jeune leader qui se maîtrise en toute circonstance, et celle d’un prétendant sérieux à de futures responsabilités. Avec des piques adressées en sourdine, un style mesuré et une fidélité affichée, Jordan Bardella avance ses pions sans jamais montrer qu’il joue.