Après la disparition de Françoise Hardy en juin 2024, une question revient avec insistance : que va devenir Jacques Dutronc, toujours installé dans la maison corse que la chanteuse avait fait construire en 1967 ? Si l’artiste de 82 ans n’en est pas légalement propriétaire, son fils Thomas Dutronc, héritier officiel, a tenu à rassurer : il n’est pas question de l’en déloger.

Jacques Dutronc et Françoise Hardy formaient un couple mythique de la scène française. Mariés en 1981, parents d’un unique fils, Thomas, né en 1973, ils sont restés mariés jusqu’au décès de la chanteuse, malgré leur séparation en 1988. Pendant plus de cinq décennies, la maison de Monticello, nichée dans les hauteurs corses, a été leur refuge. Une demeure que Françoise Hardy avait fait construire selon ses goûts, et que Jacques Dutronc n’a jamais quittée.

Mais aujourd’hui, la villa a officiellement changé de mains. Dans un entretien accordé à La Tribune Dimanche, Thomas Dutronc a confirmé être l’unique ayant droit de sa mère, et donc le nouveau propriétaire de la maison familiale. Une situation juridique limpide : « C’est moi qui ai hérité de tout », explique-t-il. Une déclaration qui pourrait inquiéter… mais qui se veut avant tout apaisante. « Résultat, mon père habite chez moi. Mais je n’ai pas l’intention de le déloger de son repaire corse ! » plaisante-t-il, balayant toute idée de conflit familial.

L’artiste, aujourd’hui en pleine tournée, s’est investi avec émotion dans la préservation de l’œuvre de sa mère. Avec le soutien d’Étienne Daho, il a supervisé la sortie du coffret Françoise Hardy Blues – Intégrale Vogue 1962-1967, comprenant vinyles remasterisés et chansons inédites. Tiré à 2 000 exemplaires, cet hommage marque le premier chapitre d’un travail de mémoire que Thomas souhaite étendre : un second volume couvrant la période 1968–1973 est déjà en préparation, accompagné d’un projet de documentaire.

Concernant son père, Thomas Dutronc confie que Jacques a observé ce travail de loin, avec bienveillance. « Il m’a laissé faire, parce que je suis officiellement l’ayant droit », précise-t-il. Une manière discrète mais respectueuse d’honorer l’héritage de Françoise Hardy, sans empiéter sur l’élan de son fils.

Quant à l’avenir du patrimoine artistique de sa mère, Thomas n’écarte aucune piste. Il envisage même un album de reprises de chansons de Françoise Hardy avec des artistes internationaux. En revanche, il se montre réservé sur l’idée d’un biopic : « Je n’ai pas encore reçu de projet… Et pour être franc, il va être difficile de trouver une comédienne aussi belle, capable de chanter comme elle. Je n’en vois pas. »

Sur un plan plus personnel, Thomas travaille également à l’aménagement d’un lieu de mémoire digne de sa mère. Un an après sa disparition, Françoise Hardy ne dispose toujours pas de tombeau. Son fils promet que cela sera bientôt corrigé, « afin que chacun puisse venir se recueillir ».

Ainsi, malgré les changements juridiques et patrimoniaux, un équilibre semble s’être installé. Jacques Dutronc, bien qu’hébergé désormais chez son propre fils, continue de vivre dans cette maison qu’il n’a jamais quittée. Et si la propriété a changé de mains, l’esprit de famille, lui, reste intact.