“Il ne comprend jamais rien” : Donald Trump quitte le G7 et charge Emmanuel Macron
Lors du sommet du G7 au Canada, une joute verbale inattendue a opposé Emmanuel Macron et Donald Trump, sur fond de tensions internationales croissantes. Un désaccord diplomatique qui révèle, une fois encore, les divergences profondes entre les deux dirigeants.
Réunis ce lundi 16 juin à Kananaskis, les chefs d’État du G7 ont échangé dans un contexte marqué par l’instabilité géopolitique, notamment à cause des conflits persistants au Moyen-Orient. L’absence de Brigitte Macron n’a pas empêché le président français de faire parler de lui, en particulier suite au départ anticipé de Donald Trump du sommet. Une sortie précipitée que Macron a, en conférence de presse, reliée à une possible médiation américaine dans la région.
« Si les États-Unis peuvent obtenir une avancée dans les discussions, c’est une très bonne chose », a déclaré Emmanuel Macron, tout en admettant : « À ce stade, rien ne me laisse espérer que les choses évoluent dans les heures qui viennent. »
Donald Trump recadre sèchement Emmanuel Macron
Mais l’ancien président américain n’a pas tardé à réagir avec virulence sur Truth Social, dénonçant une interprétation erronée de ses intentions. « Le président Emmanuel Macron, de France, pour se faire de la publicité, a dit par erreur que j’avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington pour m’occuper des conflits au Moyen-Orient. Faux ! », a-t-il écrit.
Et de poursuivre, plus offensif encore : « Volontairement ou pas, Emmanuel ne comprend jamais rien. » Donald Trump a assuré que les raisons de son départ étaient d’une toute autre nature, « beaucoup plus importantes », selon lui, sans fournir davantage d’explications.
Un différend qui ravive les tensions passées
Ce nouvel accrochage s’inscrit dans une relation déjà marquée par des désaccords profonds, notamment sur les questions environnementales. Le 10 juin dernier, lors d’une émission spéciale sur les océans diffusée en direct de Nice, Macron avait ironisé sur l’absence des États-Unis à certains sommets climatiques, déclarant : « Si j’avais attendu qu’il soit là pour faire des sommets sur le climat, on n’aurait pas beaucoup avancé. »
Interrogé sur la vision de Donald Trump en matière de science, le président français avait botté en touche, préférant éviter toute polémique frontale : « Je ne suis pas là pour invectiver mes collègues, même si je ne partage pas du tout son approche. »
Deux visions du monde qui s’affrontent
Derrière cet échange cinglant, c’est un clivage fondamental qui ressurgit entre deux visions de la gouvernance mondiale. D’un côté, Emmanuel Macron défend le multilatéralisme, les coalitions internationales et la coopération. De l’autre, Donald Trump incarne une posture plus brutale, tournée vers le repli, la force et la négociation unilatérale.
Et malgré leurs antagonismes, les deux hommes sont contraints de dialoguer sur les grandes crises contemporaines, qu’il s’agisse des tensions géopolitiques, des questions économiques ou de la transition climatique. Une relation faite d’hostilité mais aussi de nécessité, dans un monde où les puissances doivent composer avec des intérêts souvent irréconciliables.
Le sommet de Kananaskis, censé être un moment de consensus entre alliés, a ainsi pris des allures de scène politique tendue, révélant non seulement la fragilité des équilibres diplomatiques, mais aussi les fractures profondes qui traversent aujourd’hui les démocraties occidentales.