Le 18 août 2024, la disparition d’Alain Delon à l’âge de 88 ans a bouleversé le paysage culturel français.

Mais derrière les hommages se cache une réalité plus tourmentée : celle d’une fratrie divisée et d’un adieu fidèle aux volontés d’un homme épris de discrétion. Entre tensions familiales et proposition présidentielle avortée, le dernier chapitre de la légende s’est écrit loin des projecteurs.

Alain Delon a choisi la simplicité pour son dernier repos. Quelques jours après son décès, survenu le 18 août 2024, l’acteur a été inhumé dans le parc de sa propriété de Douchy, dans le Loiret. Un souhait qu’il avait clairement exprimé, refusant toute mise en scène publique, tout hommage solennel. Contrairement à son ami Jean-Paul Belmondo, honoré aux Invalides, Delon a préféré le silence aux applaudissements, la nature à la République.

Cette décision a été strictement respectée par ses enfants, malgré les tensions latentes entre eux. « Mon père ne voulait pas d’hommage national. Comme le général de Gaulle. Il avait laissé des instructions très précises », a rappelé Anthony Delon dans le livre Les derniers jours du Samouraï (Éd. Robert Laffont). Une ligne de conduite intransigeante, à l’image de l’homme qu’il était.

L’appel discret – mais vain – de Brigitte Macron

Quelques jours avant les funérailles, la Première dame, Brigitte Macron, a tenté un geste de conciliation et de reconnaissance nationale. Selon les journalistes Laurence Pieau et François Vignolle, elle aurait contacté directement Anthony et Anouchka Delon, pour « prendre la température » sur l’éventualité d’un hommage officiel de l’État français.

Ce coup de fil, aussi respectueux qu’inattendu, a particulièrement touché Anouchka. Mais la proposition est restée sans suite. Le refus a été poli mais ferme. La volonté d’Alain Delon a prévalu sur toute considération politique ou symbolique. Pour la famille, il n’était pas question de trahir les convictions du patriarche, même pour saluer sa contribution au patrimoine cinématographique.

Les tensions familiales au cœur des derniers adieux

Mais l’union affichée pour respecter les dernières volontés de l’acteur ne masque pas les divisions profondes entre ses enfants. Depuis plusieurs mois, Anthony et Alain-Fabien Delon reprochent à leur sœur Anouchka sa gestion du suivi médical de leur père. Ces tensions ont refait surface à l’occasion de la publication du livre, où chacun livre une version divergente des derniers jours du « Samouraï ».

Selon Alain-Fabien, « ma sœur a essayé de pousser pour l’hommage national, ce que mon père ne voulait pas ». Des propos contredits par une proche d’Anouchka, qui affirme qu’il ne s’agissait que d’une envie d’organiser un hommage public, à l’image de celui de Belmondo, mais sans récupération étatique. Une nuance importante, qui souligne la fragilité des équilibres familiaux autour de la mémoire d’un homme hors norme.