François-Xavier Bellamy (LR) : « Jamais les Français n’ont été aussi proches des idées que nous défendons »
À deux ans de l’élection présidentielle de 2027, la droite républicaine tente de se reconstruire dans un paysage politique éclaté.
Alors que Bruno Retailleau vient d’être élu président des Républicains, François-Xavier Bellamy, vice-président exécutif du parti, plaide pour une droite claire, affirmée et affranchie des compromis centristes. Pour François-Xavier Bellamy, la clé du renouveau passe par une rupture nette avec le macronisme. À ses yeux, le « en même temps » prôné par Emmanuel Macron a échoué, laissant derrière lui déception et désillusion. « Quand on promet tout à tout le monde, cela ne peut pas fonctionner », affirme-t-il sans détour. Ce rejet de l’ambiguïté s’accompagne d’un appel à assumer des choix politiques tranchés : contrôle des frontières, rétablissement de la sécurité, réforme de l’école, rigueur budgétaire et libération de l’économie.
« Il faut sortir de l’ambiguïté », martèle le député européen, soulignant que les Français sont aujourd’hui plus proches que jamais des idées de la droite. Une droite qui, selon lui, doit cesser de s’excuser d’exister et retrouver une parole forte dans le débat public.
L’ambition d’un vrai projet d’alternance
Pour Bellamy, la priorité des deux prochaines années n’est pas de forger des alliances de circonstances, mais de reconstruire une proposition politique cohérente et crédible. « Ce n’est pas par des accords d’appareils que nous sortirons le pays de la crise », affirme-t-il. Le message est clair : pas de ralliement au centre, ni d’entente opportuniste avec Renaissance ou Horizons, mais une volonté de porter un projet solide sous la bannière de la droite.
Il s’agit, selon lui, de rassembler les Français autour d’un cap, et non autour d’un compromis mou. Une ambition qui vise à réconcilier les électeurs déçus, passés pour certains par le vote Macron, Le Pen, voire Mélenchon, avec une droite qu’ils ont connue plus affirmée et plus enracinée.
Un électorat à reconquérir
Les années Macron ont érodé le socle électoral traditionnel des Républicains, mais Bellamy voit là une opportunité de reconquête. Il estime que les électeurs de droite, en quête de stabilité et d’autorité, pourraient revenir vers une famille politique qui assume pleinement ses valeurs. « Réunir une majorité de Français autour d’un projet clair », voilà le cap qu’il trace pour 2027.
L’objectif n’est pas de ressusciter l’ancienne droite, mais d’en faire une offre politique cohérente, moderne et enracinée. Une droite qui n’a pas peur d’aborder les sujets régaliens, qui ne craint pas de parler d’identité, d’ordre, de travail ou de mérite. Une droite qui ne court ni après l’extrême droite, ni après le centrisme technocratique.
Le parti, un outil… mais pas une fin
Bellamy relativise l’importance des étiquettes partisanes, sans pour autant renier l’utilité du parti Les Républicains. « On se moque bien des partis. Ce qui compte, c’est le pays », déclare-t-il. Mais cette posture n’exclut pas, loin de là, la volonté de présenter un candidat en 2027 sous la bannière LR, avec un programme de rupture porté par une équipe renouvelée. Dans une époque où les partis traditionnels sont affaiblis, l’eurodéputé mise sur le contenu plutôt que le contenant, mais ne renonce pas à l’idée de reconstruire une vraie force politique de droite.