François Hollande candidat en 2027 ? « La politique n’est pas un problème d’appropriation du pouvoir »
Au lendemain de l’intervention télévisée d’Emmanuel Macron sur TF1, François Hollande était l’invité de France Info pour commenter les prises de parole de son successeur.
Interrogé sur la perspective d’un éventuel retour au pouvoir, l’ancien président a balayé la question d’un ton calme et assumé, revendiquant un engagement politique sans volonté de reconquête personnelle. Face aux journalistes de France Info ce 14 mai, François Hollande s’est montré à la fois lucide et serein sur son rôle dans le paysage politique actuel. Interrogé sur la prestation d’Emmanuel Macron la veille sur TF1, il a analysé les grandes lignes de l’interview présidentielle, notamment les pistes évoquées autour du référendum ou de l’évolution institutionnelle. Mais c’est sur la question du pouvoir et de la présidentielle que ses propos ont retenu l’attention.
Une allusion à 2032 qui relance les spéculations
Emmanuel Macron, qui ne peut plus se représenter en 2027 après deux mandats consécutifs, n’a pas écarté l’idée d’un éventuel retour en 2032, sans pour autant confirmer une quelconque intention. Ce flou a ravivé les spéculations sur la possibilité d’un come-back à moyen terme. Mais du côté de François Hollande, la réponse est tout autre : pas question de nourrir une ambition présidentielle refoulée, ni maintenant ni dans l’avenir.
« J’ai décidé de me passer du pouvoir »
Lorsque la question lui est posée sur son propre désir de revenir au sommet de l’État, l’ancien président répond avec humour et clarté : « Comme vous l’avez relevé, je ne suis pas redevenu président ». Puis, sur un ton plus grave, il précise : « J’ai décidé de me passer du pouvoir et de ne pas me représenter ». Pour lui, l’engagement politique n’est pas une quête de pouvoir personnel, mais un moyen d’agir quand les circonstances l’exigent.
Une philosophie de l’engagement désintéressé
François Hollande insiste sur sa vision de la politique : « Ce n’est pas un problème d’appropriation du pouvoir, c’est un problème de projet ». Une phrase qui résume sa posture actuelle : se tenir prêt à servir l’intérêt collectif, mais sans viser la présidence comme un objectif personnel. Il rappelle à ce titre qu’il n’a réintégré la scène politique nationale que lorsque les circonstances le justifiaient, notamment à l’Assemblée nationale.
Un retour sous condition, mais sans ambition présidentielle
Ce positionnement ne signifie pas une rupture totale avec l’action publique. Au contraire, François Hollande affirme que si des enjeux majeurs menaçaient la stabilité ou l’avenir du pays, il ne serait pas exclu de reprendre du service, mais toujours dans une logique de contribution, jamais de conquête. « L’envie, c’est de faire de la politique pour changer le pays et pour changer l’état du monde », résume-t-il avec conviction.