Révélé au grand public dans l’émission « Les 12 Coups de midi », Paul El Kharrat continue de fasciner par sa lucidité, sa sensibilité et son parcours atypique.

Dans le podcast « Le(s) Déclic(s) », l’auteur et ex-Maître de midi s’est confié avec franchise sur un sujet plus intime : sa vie amoureuse, marquée par des désillusions, des blessures, mais aussi une volonté constante d’apprendre à se connaître. Depuis son passage remarqué sur TF1 en 2019, Paul El Kharrat est devenu une figure singulière du paysage médiatique français. Diagnostiqué autiste Asperger, il s’est imposé comme un esprit brillant, aussi attachant qu’insaisissable. Aujourd’hui écrivain à succès – il vient de publier Atypiques, un dialogue mère-fils coécrit avec sa mère Sophie – il continue de lever le voile sur les réalités de son quotidien, souvent éloignées des clichés.

Dans son intervention récente dans le podcast « Le(s) Déclic(s) », Paul aborde un pan plus personnel de sa vie : sa relation à l’amour. Et le constat est sans détour : « Je ne pense pas chercher l’amour. Les relations humaines et sociales sont toujours très difficiles pour moi », confesse-t-il d’une voix posée. Une déclaration qui tranche avec l’image romantique souvent associée aux figures publiques.

Une histoire avortée, un souvenir amer

Paul El Kharrat n’est pas fermé à l’idée d’aimer, mais les tentatives passées l’ont profondément marqué. Il évoque notamment une dernière relation avortée, qui a laissé une trace douloureuse : « Ça a failli marcher une fois mais bon… elle n’a pas été sympa avec moi », lâche-t-il avec une sincérité désarmante.

Cette désillusion lui a coûté cher sur le plan émotionnel. « J’ai eu certains coups d’arrêt qui ont été assez violents », admet-il, révélant combien ces expériences, même rares, l’ont profondément ébranlé. Mais loin de se laisser abattre, Paul en tire des enseignements, expliquant que ces relations, bien que douloureuses, l’ont aidé à mieux comprendre ses limites, ses besoins et ses attentes.

L’autisme, un frein à l’expression amoureuse ?

Le rapport de Paul à l’amour est aussi indissociable de son trouble autistique. Dans le podcast, il reconnaît avec lucidité : « Ce sentiment-là ne fonctionne pas chez moi. Il est en panne, en fait. » Des mots forts, qui traduisent la difficulté à ressentir ou exprimer l’attachement amoureux comme la majorité des gens.

« Je n’aime pas les gens dans ce sens-là », ajoute-t-il, non sans une pointe de mélancolie. Ce décalage émotionnel est une réalité pour de nombreuses personnes autistes, qui peinent à décoder les signaux affectifs, à faire confiance, ou à se sentir pleinement compris dans un lien amoureux.

La méfiance comme réflexe de survie

La célébrité n’a rien arrangé. Depuis sa médiatisation, Paul El Kharrat se dit confronté à une forme d’hypocrisie sociale, à des approches intéressées ou superficielles. « Il est facile de se faire passer pour quelqu’un d’autre », déplore-t-il. Ce climat de faux-semblants l’oblige à redoubler de prudence.

L’ex-Maître de midi, malgré son intelligence hors norme, reste vulnérable aux déceptions humaines. Et cette prudence est devenue une forme de protection. Il le sait : derrière les sourires se cachent parfois des intentions troubles, et sa notoriété accentue ce risque.

Un projet de vie hors des sentiers battus

S’il ne mise pas sur l’amour, Paul El Kharrat ne manque pas de projets. Il a évoqué son envie de réaliser un tour du monde en 23 jours, une aventure à son image : ambitieuse, introspective, et guidée par la curiosité plus que par la conformité.