Essonne : Un enfant de 20 mois renvoyé de la crèche à cause de son comportement, les parents indignés
Un refus de renouvellement, une plainte envisagée, un enfant de 20 mois au cœur d’une controverse : à Saint-Michel-sur-Orge, l’affaire qui oppose une mère de famille à une microcrèche privée soulève des questions délicates sur les limites de l’inclusion, la sécurité des tout-petits et les responsabilités des structures d’accueil.
Le contrat de garde de Mory, 20 mois, ne sera pas reconduit à la rentrée. C’est la décision prise par une microcrèche privée de Saint-Michel-sur-Orge, en Essonne. En cause, selon la direction, des comportements répétés jugés “problématiques” : l’enfant jetterait des objets lourds, aurait du mal à interagir avec ses camarades et se montrerait particulièrement difficile à encadrer. Malgré plusieurs entretiens avec la mère, des tentatives d’accompagnement, et même un signalement à la protection maternelle infantile (PMI), la structure considère ne plus être en capacité d’assurer la prise en charge de l’enfant dans de bonnes conditions.
“Nous avons tenté plusieurs stratégies éducatives, mais rien n’a réellement permis à Mory de s’adapter pleinement à la vie en collectivité”, confie une source interne, citée par Le Parisien.
Une mère qui dénonce une forme de stigmatisation
Face à cette décision, la mère de Mory, Anaïs, dénonce une exclusion déguisée. Pour elle, son fils est simplement un enfant “éveillé, espiègle et plus vif que d’autres”, mais certainement pas violent ni perturbateur. Elle évoque une “maltraitance psychologique” et estime que la direction de la crèche n’a pas respecté le développement naturel d’un enfant en bas âge.
“À cet âge, tous les enfants peuvent avoir des gestes brusques ou maladroits, cela ne justifie pas une telle sanction”, affirme-t-elle. Si elle a pu retrouver un autre mode de garde, elle n’envisage pas de tourner la page : une plainte est désormais à l’étude.
Une affaire qui divise et questionne
Ce cas soulève une problématique complexe : où placer le curseur entre inclusion et sécurité collective ? Lors de l’émission Estelle Midi, un auditeur, Philippe, a partagé sa propre expérience. Sa fille aurait été victime de morsures violentes à répétition dans une crèche, causées par un autre enfant présentant des troubles. Impuissant, il a ressenti “une peur permanente”, tout en se disant conscient que le petit agresseur n’était pas coupable, mais en difficulté.
“Quand un enfant devient un danger pour lui-même ou pour les autres, on ne peut pas rester les bras croisés”, a-t-il confié.
Un cadre juridique encore flou
Dans cette affaire, aucun motif médical n’a été posé, et l’enfant n’a pas été diagnostiqué. La crèche a néanmoins effectué un signalement auprès de la PMI, une procédure qui vise à alerter les autorités compétentes sur d’éventuelles difficultés d’ordre éducatif ou psychologique. Mais le refus de reconduction du contrat, sans qu’un trouble ait été clairement identifié, interroge sur le respect des droits de l’enfant et sur la manière dont les structures d’accueil traitent les situations atypiques. La mère de Mory, elle, redoute une forme d’exclusion précoce fondée sur des critères subjectifs, et demande des explications claires sur ce qu’elle perçoit comme une mise à l’écart arbitraire.