Cinq années après la sortie de son dernier opus « Odyssée », Emmanuel Moire fait une entrée fracassante dans les classements avec un nouveau morceau intitulé « Sois un homme », une hymne à son homosexualité qu’il avait révélée publiquement en 2009 lors d’une entrevue accordée à Têtu.

Cette année-là représente un tournant majeur dans la vie d’Emmanuel Moire, qui, au-delà de son coming-out, a été confronté à une tragédie dévastatrice : la perte de son frère jumeau, Nicolas, violemment percuté par un chauffard.

Après un combat acharné de seize jours, Nicolas succombait à ses blessures en janvier 2009, à l’âge de seulement 29 ans.

Quinze années ont passé, mais Emmanuel Moire continue de chanter son chagrin. Invité par Bernard Montiel sur RFM ce samedi 4 mai 2024, le lauréat de la saison 3 de « Danse avec les stars », aux côtés de Fauve Hautot, est revenu sur cette douleur insurmontable qui a marqué un tournant radical dans son existence : « Comme tout un chacun, je suis confronté à des épreuves qui ne sont pas toujours aisées à traverser.

Il y a la question de la résilience, mais au-delà de cela, je me demande si cet événement a vraiment été le catalyseur de mes questionnements, si j’étais en quête de sens, d’identité ou de vérité », a-t-il interrogé, le cœur serré.

Et il a poursuivi, ému et poignant : « Je suis très reconnaissant pour cette quête, car je constate également l’impact que cela a eu sur ma personne aujourd’hui, et je pense que ces deux éléments sont indissociables (…)

J’ai dû beaucoup travailler sur moi pour trouver du sens, car ce qui me tient le plus à cœur, c’est d’être authentique, de m’affirmer dans ma singularité, et cela ne s’accomplit pas en un jour… En tout cas, pas pour moi », a partagé celui qui tient un rôle principal dans la série « Demain nous appartient » depuis trois ans.

Emmanuel Moire est resté trois années dans le déni, comme il l’a confié lors d’une interview avec Sophie Davant sur France 2 en 2016, dans l’émission « Toute une histoire », désormais remplacée par « Ça commence aujourd’hui » avec Faustine Bollaert :

« C’est comme si une partie de moi s’était envolée. Avant sa disparition, je ne réalisais pas vraiment que c’était mon frère jumeau. Je pense qu’il m’a fallu au moins trois années pour commencer à entamer le processus de deuil.

Au début, j’étais dans le déni, j’étais en colère. On ne comprend pas, on trouve cela profondément injuste. Ce n’est pas le cours naturel des choses. » Un long cheminement vers le deuil, entrecoupé de déni, qu’il exorcise désormais à travers sa musique.